Infirmière libérale et politique, même combat !

 

Si les récentes échéances électorales ont été à l’origine de nombreuses surprises, l’arrivée d’infirmières libérales dans les strates du pouvoir en est une des plus remarquées. Cela signifie-t-il que les IDEL(s) vont pouvoir être mieux entendus ?

 

Quand les infirmières libérales prennent le pouvoir

Année électorale attendue des Français et des Françaises, 2017 aura marqué une véritable rupture sur le plan politique. Pour commencer, la République En Marche du président Emmanuel Macron est devenue le parti majoritaire à l’Assemblée Nationale, alors que ce parti n’existait pas il y a quelques mois encore. Mais ce renouvellement de la classe politique passe aussi, dans les faits, par l’émergence d’une nouvelle classe de décideurs. La société civile, dans toute sa diversité, s’est invitée dans cette redistribution des rôles. Au gouvernement, Agnès Buzyn, une professionnelle de santé reconnue, a remplacé Marisol Touraine. Les premiers pas de la nouvelle Ministre de la Santé ont été plutôt bien accueillis par les différentes professions concernées, et notamment par les infirmières et infirmiers libéraux. Les IDEL(s) attendent cependant des actes et les prochains mois permettront de confirmer ou d’infirmer ce vent d’optimisme. Noel Moulleau résume parfaitement la situation en réagissant le 18 mai dernier à un de nos dossiers :

« Au moins elle sait de quoi elle parle, elle est du métier elle a bien dû constater les défauts comme nous les voyons tous, tous les jours. Maintenant, il faut voir si elle va bousculer les vieilles habitudes des quinquennats précédents ou si elle va essayer de faire évoluer positivement ce ministère ! ».

A l’Assemblée nationale aussi, la société civile a fait une entrée massive remarquée, et les infirmières libérales font aussi partie de ce renouveau.

Des infirmières et des infirmiers libéraux pour faire entendre les attentes de tout le secteur médical

 

La composition de l’Assemblée nationale est inédite, et 80 députés titulaires sont directement issus du secteur médical. Parmi ces nouveaux élus, nous retrouvons 4 IDELs, portant tous les couleurs du parti majoritaire. Originale et inattendue, cette situation va permettre de faire entendre la voix des infirmières et infirmiers libéraux notamment. Sous les couleurs du parti de la France Insoumise, l’aide-soignante Caroline Fiat a réagi à son élection en déclarant :

« J’ai pensé à ma grand-mère et aux quinze infirmières qui se sont suicidées à cause d’un burn-out. Je suis là pour elles »

Le ton est donné, et quelle que soit la couleur politique de ces nouveaux élus, la volonté d’être au plus près de la réalité reste la même. Sans se prononcer sur les grandes orientations de la politique de santé, les infirmières et infirmiers libéraux fraichement élus veulent apporter des réponses pratiques aux problèmes rencontrés. Ainsi, Jean-Michel JACQUES (élu La République en Marche du Morbihan) explique dans une interview, accordée à L’Infirmière Libérale Magazine, vouloir « remettre le patient et la couverture de soins au cœur de notre pensée de soignant. ». C’est parce que ces IDEL(s) connaissent les difficultés et les contraintes de la profession, qu’ils entendent faire connaître ces situations délicates en apportant des réponses concrètes. M JACQUES souligne ainsi : « Combien d’IDELs prennent le temps de faire toutes ces petites choses « à côté » de leur mission de soin ? Reconnaître ces actes de coordination par une tarification, c’est contribuer à préserver les personnes à leur domicile. « 

Une bonne connaissance terrain pour améliorer le quotidien des infirmières libérales

 

Si certains reprochent à ces nouveaux entrants de l’Assemblée Nationale de ne pas assez connaître les règles de fonctionnement de l’institution, d’autres soulignent qu’après un temps d’apprentissage, ces élus pourront faire bouger les choses, petit à petit, notamment en dénonçant certains travers de notre système de santé. N’est-ce pas ce qu’a déjà fait M JACQUES en expliquant : « Pourquoi un pompier ne peut pas prendre la glycémie d’une personne quand n’importe quel patient peut le faire seul ? Il faut permettre ces glissements tout en sécurisant l’activité de chacun. »

Alors pendant que certains profitent de vacances bien méritées, les députés de la société civile apprennent déjà à se familiariser avec le fonctionnement des institutions françaises. Sereine Mauborgne (élue La République en Marche du Var) souligne l’importance de cet apprentissage nécessaire, qui permettra alors aux infirmières libérales élues de répondre à ce « rôle particulier à jouer pour éclairer les travaux parlementaires de l’expérience du terrain ».

 

Et vous, pensez-vous que la présence d’infirmières libérales à l’Assemblée Nationale va permettre de faire avancer les choses ? Estimez-vous qu’en solutionnant les tracas du quotidien, la politique de Santé ne pourra en être qu’améliorée ?