Pourquoi opposer HAD et infirmières libérales, alors que soins de ville et hospitalisation (conventionnelle ou non) se devraient d’être complémentaires ? Un nouvel outil, ADOP-HAD, a pour objectif de clarifier la situation, en aidant les médecins à prendre la bonne décision. Une bonne nouvelle pour les infirmières libérales ou une nouvelle menace ?

HAD vs IDEL(s), des outils pour rééquilibrer une opposition inutile ?

Lorsque l’on évoque l’hospitalisation à domicile (HAD) sur le blog d’Albus, le logiciel infirmier comme sur tout autre support destiné aux infirmières et infirmiers libéraux, il s’agit le plus souvent de souligner une opposition, une incompréhension voire même parfois des conflits. Pourtant, cela n’a, en principe, pas lieu d’être. Mise en avant par les autorités sanitaires depuis de nombreuses années, l’hospitalisation à domicile apparaît être une alternative moins couteuse qu’une hospitalisation conventionnelle. Organisée sous de multiples formes et prenant la forme de structures aussi nombreuses que variées, l’HAD n’implique pas, bien au contraire, l’exclusion des infirmières et infirmiers libéraux, qui peuvent parfois, prodiguer les soins, sous la tutelle de ces structures. Mais l’HAD n’est pas non plus, à en croire le Ministère de la Santé, une concurrence à l’activité quotidienne des IDEL(s). Les soins de ville sont toujours nécessaires, et l’HAD ne prend le relais que lorsque les infirmières libérales ne sont pas vouées à la disparition au profit de cette nouvelle forme d’hospitalisation.

C’est la position officielle des autorités, même si de nombreuses infirmières libérales dénoncent la concurrence déloyale de l’HAD.

Une solution pour sortir de l’opposition HAD – Infirmière libérale !

Cette situation théorique (et donc idyllique) se heurte à la réalité du quotidien. Combien d’infirmières libérales se plaignent de voir les patients « récupérés » par la HAD ? C’est pour répondre à toutes ces problématiques qu’a été développé ADOP-HAD, un acronyme explicite pour Aide à la Décision d’Orientation des Patients en HAD.

Cet outil logiciel a un objectif simple : aider les médecins prescripteurs à prendre leur décision. Autant dire, qu’il suscite l’intérêt et la curiosité des infirmières et infirmiers libéraux. Pouvant être utilisé pour tous les patients, et indépendamment de leur situation d’origine (déjà hospitalisé ou non, notamment), ADOP-HAD traduit l’avènement du Big Data dans le domaine de la santé. Des algorithmes vont ainsi aider le médecin à se décider : tel patient peut-il quitter l’hôpital et bénéficier des soins d’une infirmière libérale, ou la HAD doit-elle s’imposer ? Peut-on envisager une fin de vie à domicile pour une personne âgée avec l’accompagnement de professionnels de santé libéraux, ou devra-t-on s’orienter vers un placement en structure d’hospitalisation à domicile ?

ADOP-HAD, en souhaitant aider à la prise de décision (des médecins), ambitionne donc d’éclairer la réflexion des médecins et leur faire prendre conscience des atouts des soins de ville et donc des infirmières libérales d’une part mais aussi des possibilités de l’HAD.

 

ADOP-HAD, une mise en lumière implicite des infirmières libérales

Cet outil a été élaboré à la demande de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), de la Direction de la sécurité sociale (DSS), et de la Haute Autorité de Santé (HAS) et en concertation avec les professionnels de santé concernés. Autant dire que les spécificités de l’HAD ont pu être mises en avant. Il s’agit bien d’un outil d’aide à la prise de décision, qui ne se substitue pas à la décision prise par l’équipe de HAD.

A l’issue de l’utilisation de cet outil, le patient pourra être déclaré éligible à l’hospitalisation à domicile, auquel cas, la concertation entre le médecin traitant et la structure de HAD pourra alors s’accorder sur l’admission effective du patient.

En revanche, si ADOP-HAD définit l’inégibilité du patient à l’HAD, le médecin prescripteur devra alors envisager les autres formes de soins, depuis l’hospitalisation conventionnelle jusqu’au recours aux soins de ville et donc aux infirmières et infirmiers libéraux.

C’est donc cet outil, qui est mis à disposition des médecins directement en ligne . Il faudra attendre quelques mois pour pouvoir se prononcer sur l’accueil, qui lui sera réservé par les médecins. C’est également dans quelques semaines, que les infirmières libérales pourront se positionner sur cet outil d’aide à la prise de décision et indiquer, si oui ou non, ADOP-HAD représente une manière de promouvoir leur importance dans le suivi des patients.

 

Et vous, que pensez-vous d’un tel outil ? Vous apparait-il comme nécessaire pour redéfinir la place des infirmières libérales et plus généralement des soins de ville face à la toute-puissance de l’HAD ?