Quelle sera la réalité de la profession infirmière en 2030 ? Ce sont des infirmières et des infirmiers, qui ont été appelés à répondre à cette question, permettant de dessiner le portrait de l’infirmière du futur.

Des infirmières libérales et hospitalières, appelées à prendre plus de responsabilités !

Créée par et pour les professionnels de santé, la MACSF multiplie ses efforts pour comprendre les attentes et les exigences de ces professions médicales et paramédicales. C’est ainsi qu’elle a édité le résultat d’une étude présentant les problématiques liées à l’avenir de la profession infirmière et fort logiquement nommée : L’infirmière du futur. Cette étude prospective commence par rappeler des faits incontestables, que toute les infirmières libérales connaissent bien. La profession, tant en milieu hospitalier que pour les IDEL(s), reste essentiellement féminine, puisque 88 % des infirmiers sont des infirmières. Mais la profession reste aussi marquée par le dualisme des modes d’exercice, puisque si 433.802 infirmiers exercent en milieu hospitalier, 116.800 ont choisi la voie libérale (même si cette dernière peut aussi être mixte).

Au vu de l’évolution de la Santé Publique en France, les infirmières interrogées ont été appelées à se projeter en 2030 pour imaginer la réalité de leur profession. Les résultats sont sans appel, puisque 91 % des infirmières estiment qu’elles auront alors plus de responsabilités qu’aujourd’hui. En d’autres termes, les infirmières libérales ou hospitalières devraient, à en croire les sondés, prendre une place prépondérante dans le système de santé. Les infirmières de pratiques avancées ne seraient donc qu’une première étape dans cette évolution. Près de 9 infirmières sur 10 (89 %) estiment qu’en 2030, les médecins délégueront beaucoup plus de tâches aux infirmières qu’aujourd’hui.

Une profession appelée à se réorganiser et à assumer une place plus importante

Si les infirmières et infirmiers estiment naturels cet accroissement des responsabilités dans le parcours des soins des patients, ils ne sont pas naïfs et comprennent, qu’ils devront assumer cette évolution. Ainsi, pour 93 % des infirmières interrogées, il apparait comme évident que leur responsabilité sera de plus en plus engagée par les patients d’une part mais aussi par les autres professionnels de santé d’autre part. En clair, les infirmières devront assumer les nouvelles responsabilités, qui leur seront confiées. On comprend bien, que les limites du champ d’action des infirmières seront au centre des débats dans les années à venir.

Mais, la profession est également consciente, qu’elle va devoir plus interagir avec les autres professionnels de santé. Même si on parle de plus en plus aujourd’hui du travail de coordination des infirmières, ce dernier fera partie intégrante du quotidien de la profession en 2030 pour 92 % des infirmières interrogées. Les outils numériques et les innovations technologiques devraient faciliter ce rôle de coordination, qui apparait donc bien comme un des enjeux essentiels pour le développement de la profession.

L’infirmière de demain, une professionnelle de santé assistée de robot ?

Il n’était pas possible de s’interroger sur l’avenir de la profession d’infirmière libérale et/ou hospitalière sans évoquer la robotisation et les progrès technologiques. 61 % des étudiants infirmiers croient que les robots feront partie de leur quotidien à l’horizon 2030. Les objets connectés sont les plus cités, qu’il s’agisse des équipements pour surveiller les patients, pour l’enregistrement des constantes ou encore pour la traçabilité des prélèvements à domicile. Cependant, les infirmières sont également persuadées, que cette automatisation et cette robotisation ne constituent pas une menace pour leur profession, puisque pour 78 % d’entre-elles, ces progrès ne permettront pas de se dispenser de l’expertise d’une infirmière pour certains actes techniques, comme la prise de sang par exemple. En revanche, elles sont conscientes que ces progrès peuvent néanmoins constituer une aide précieuse au quotidien. Ainsi en milieu hospitalier, 89 % des infirmières estiment que la robotisation liée à la préparation/gestion des chariots et/ou des stocks serait un véritable gain de temps.

Dans tous les cas, près de 2 infirmières sur 3 (62 %) pensent que cette automatisation leur donnera la possibilité, en 2030, de consacrer plus de temps à chacun de leurs patients.

C’est ce portrait que les infirmières et infirmiers interrogés ont dressé, avec des espoirs mais aussi des inquiétudes. Reste donc à savoir, si cette vision de l’infirmière de demain sera conforme à la réalité, et pour le comprendre, il faudra donc attendre ….2030.

Et vous, comment voyez-vous le quotidien d’une infirmière en 2030 ? Quel sera, selon vous, le principal changement que devra opérer la profession ?