Avant même de connaître le détail des réformes qui les concernent et qui seront dévoilées le 18 septembre prochain, les infirmières et infirmiers libéraux se révoltent et exigent que leurs demandes soient entendues.

Les infirmières libérales appelées à … attendre, attendre, attendre !

Les revendications des infirmières et des infirmiers libéraux se multiplient, et les relations se tendent avec le Ministère de la Santé. Pour répondre à ces revendications, Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, ne semble avoir qu’un seul mot d’ordre à adresser à tous les professionnels de santé. Le vendredi 14 septembre, elle répondait ainsi à toutes ces revendications : « Nous allons dans quatre jours proposer une réforme du système de santé ». Il faudra donc attendre jusqu’au 18 septembre prochain pour en savoir plus, même si on peut se douter, que toutes les attentes ne seront pas satisfaites, et que la colère risque de s’intensifier.

Il faut dire, qu’en matière de patience, les infirmières et infirmiers libéraux ont fait preuve d’exemplarité. Avant même que cette réforme ne soit dévoilée, la profession est déjà en ordre de marche pour la contestation, puisque les trois syndicats représentatifs des IDEL(s) ( Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), Convergence Infirmière et la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI)) ont d’ores et déjà appelé à la contestation, non pas pour dénoncer la Réforme à venir mais pour contester l’absence d’avancées dans les négociations conventionnelles.

Un appel à la contestation et à la révolte infirmière, une bouteille à la mer ?

Depuis plusieurs semaines, la profession toute entière est dans l’attente d’une sortie de crise, qui ne vient pas, et chacun des syndicats représentatifs a imaginé des formes de contestation diverses. Ces dernières poursuivent cependant un objectif commun : souligner l’importance des infirmières libérales dans le système de santé et insister sur la nécessité de repenser leurs missions. Le Sniil a même décidé d’appeler à la désobéissance en demandant aux infirmières libérales de facturer tous les actes de vaccination contre la grippe. Autant dire, que cette demande implique qu’une menace existera bel et bien pour les infirmières libérales, qui pourront se voir concernées par une procédure en réclamation d’indus. Mais pour le Sniil, cette mesure devrait « « engorger les caisses d’assurance maladie » tout en mettant en lumière le rôle essentiel des IDEL(s) en matière de vaccination. En demandant aussi la suspension de toute prescription de matériel, le Sniil espère que les patients se retourneront alors vers les médecins généralistes pour qu’ils effectuent eux-mêmes ce renouvellement de pansements ou de perfusion. Autant dire, que les tensions sont vives non seulement vis-à-vis de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie mais aussi vis-à-vis des médecins eux-mêmes.

Entre désobéissance et colère, les infirmières libérales sont au bout du bout

Pour Convergence infirmière, ces demandes peuvent se retourner contre les infirmières libérales, et le syndicat a donc imaginé des moyens de contestation censées pénaliser les caisses d’Assurance Maladie sans faire peser de nouvelles menaces sur les IDEL(s). Convergence infirmière appelle donc les infirmières libérales à facturer tous les « actes invisibles » (actes inclus dans d’autres soins, actes non facturables, …). Cette facturation devra être valorisée à 0 € (et donc sans incidences possibles pour les infirmières libérales) et suivre la procédure de la télétransmission, ce qui contraindra les caisses de traiter ce flux anormal. D’autre part, le même syndicat invite chaque infirmière libérale à émettre, tous les jeudis à partir du 20 septembre, une feuille de soins en papier, qui sera envoyée à la Caisse par voie postale, encore une méthode pour « d’emboliser les caisses sans pénaliser les infirmières ».

Quelle que soit la solution retenue, chaque infirmière libérale tend à faire savoir que « trop c’est trop », et que les limites de leur patience ont été dépassées. Ces pratiques contestataires seront-elles suffisantes pour obliger l’Assurance Maladie à faire de nouvelles propositions en vue de la reprise des négociations conventionnelles ? Rien n’est moins sût, d’autant plus que les autorités publiques sont déjà concentrées sur la Réforme du Système de Santé, que l’on présente déjà comme ambitieux et innovant.

 

Et vous, allez-vous contester ce silence de l’Assurance Maladie ? Si oui, sous quelle forme ? Estimez-vous que ces mesures soient suffisantes pour sortir de l’impasse de ces négociations conventionnelles ?