C’est peut-être la lettre de la dernière chance. Le courrier adressé aux députés et aux sénateurs de la République Française pourrait permettre de relancer les négociations conventionnelles entre les infirmières libérales d’une part et l’Assurance Maladie d’autre part.

Les infirmières libérales excédées veulent en terminer avec leurs négociations conventionnelles

Attendues pendant des années, les négociations conventionnelles entre les infirmières libérales et hospitalières d’une part et l’Assurance Maladie d’autre part, auraient du se clôturer au début de cet été 2018. On connait les hésitations des uns et des autres, les innombrables retournements de situation, le silence des autorités devant les revendications des infirmières libérales, les espoirs mis dans l’aboutissement de ces négociations conventionnelle pour les infirmières et infirmiers, …. Et pourtant, les syndicats représentatifs de la profession comprirent très rapidement que ces négociations auraient du mal à aboutit à quoi de ce soit de concret. Souvenez-vous, ces négociations conventionnelles pour les infirmières libérales sont très rapidement devenues interminables.aux yeux des IDEL(s).

Dès le mois de juin, ces mêmes syndicats en alertèrent le premier Ministre en personne, et cette lettre, datée du 17 juin 2018, reste à ce jour sans réponse. Quelques jours plus tard, les trois syndicats infirmiers, chargés de représenter la profession, claquent définitivement la porte des négociations, laissant planer un grand doute sur l’avenir de ces discussions. Ni le Ministère de la Santé, ni les services du Premier Ministre n’ont pris la peine de réagir depuis près de deux mois, et les infirmières et infirmiers libéraux s’angoissent désormais de cet avenir incertain.

Une réforme de la NGAP repoussée aux calendes grecques ?

Les enjeux sont considérables pour la profession à un moment où les infirmières libérales seront appelées à soutenir le virage ambulatoire souhaité par le gouvernement, sans revenir sur la nécessité de réformer en partie la NGAP, sur la base des discussions entamées il y a plus d’un an désormais. C’est donc pour ne pas attendre sans espoir, que ces 3 syndicats infirmiers on publié une lettre ouverte aux sénateurs et aux députés de la République. Les infirmières libérales ont ainsi souhaité alerter les représentants de la nation, afin qu’ils se penchent sur l’examen du PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale). C’est le recours ultime pour la profession, qui attend des élus, qu’ils interviennent eux-mêmes auprès du gouvernement.

Datée du 29 aout dernier, la lettre a été rédigée « alors que le président de la République s’apprête à annoncer courant septembre d’importantes mesures de transformation de notre système de santé ». Bien évidemment, la lettre souligne l’importance des infirmières libérales dans l’offre de soins aujourd’hui et mette en avant le rôle, qu’elles auront à jouer pour accompagner ce virage de l’ambulatoire. « Faut-il rappeler que les 120.000 infirmiers libéraux constituent, en France, la première offre de soins de ville et qu’ils sont des acteurs incontournables du virage ambulatoire psalmodié par les tutelles ? «

 

Un bras de fer à l’initiative des infirmières et des infirmiers libéraux

Le courrier revient sur l’enjeu de ces négociations, présentant les arguments de la profession. L’impasse, dans laquelle ces dernières se trouvent, n’est imputable qu’à  l’Assurance Maladie qui refuse « d’investir dans les évolutions et l’actualisation de notre convention nationale et de la nomenclature », alors même que des efforts ont été faits pour d’autres professions de santé, comme les médecins et les pharmaciens notamment.

Si l’importance des enjeux est prise en compte par les IDEL(s) d’un côté et les autorités publiques de l’autres, « la faiblesse de l’enveloppe proposée par l’Assurance maladie » interdit l’aboutissement de ces négociations.

C’est donc une invitation à « exercer les pressions nécessaires sur le Gouvernement afin qu’une réponse rapide soit apportée (…) » , qui a été envoyée aux députés et aux sénateurs. Les infirmières et infirmiers libéraux veulent croire aux effets de cette lettre ouverte. Dans le cas contraire, Philippe Tisserand, président de la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) n’exclut pas « une mobilisation générale des infirmières libérales avec une grève des soins non programmés. »

La rentrée 2018-2019 s’annonce donc particulièrement tendue pour les infirmières libérales, alors qu’il y a un an, la profession toute entière affichait son optimisme face aux négociations qui débutaient alors !

D’après-vous, quelle sera l’issue de cette lettre ? Et plus généralement, comment estimez-vous, que le gouvernement va réagir à cette impasse des négociations conventionnelles ?