C’est l’IGAS, qui dénonce ce sentiment de débordement administratif, qui frappe les infirmières libérales comme toutes les autres professions de santé. Un état des lieux sévère et des solutions timides, qui peuvent irriter un peu plus encore certains de ces professionnels.

Le débordement administratif, un autre malaise profond pour les infirmières libérales

C’est en juin dernier que l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a remis un rapport à Mme la Ministre de la Santé, Mme Agnès Buzyn. Accessible à toutes et tous, ce rapport « Simplification des relations entre les professionnels de santé de ville et les administrations » dresse un état des lieux du quotidien des médecins, des infirmières libérales et autres masseurs kinésithérapeutes. Ce constat sévère s’intéresse particulièrement aux relations tendues, qui peuvent exister entre les infirmières libérales et les professions de santé d’une part et les organismes publics d’autre part. Il en ressort, que d’une manière générale, « Les professionnels attestent à la fois d’une amélioration de leurs relations avec les CPAM et du maintien de motifs  cumulés d’irritations. » En d’autres termes, les professions de santé reconnaissent que des efforts ont été apportées mais déplorent que des tensions persistent malgré leur dénonciation. Ces reproches se traduisent par un sentiment de débordement, qui vient s’ajouter aux autres difficultés des infirmières libérales notamment. L’IGAS constate « Les charges administratives cristallisent le malaise des professionnels de santé. ». C’est la facturation et la gestion des paiements, qui sont le plus souvent montrés du doigt par ces professionnels et ce pour de multiples raisons : « rejet             d’un lot de factures pour une seule refusée, absence du nom du patient concerné… » Si le rapport dresse une liste de ces motifs, elle admet ne pas pouvoir en établir un état exhaustif.

 

Vers une simplification à destination des infirmières libérales et des professionnels de santé

Il est néanmoins souligné, que de nombreux efforts ont été entrepris, dans le domaine de la santé, pour simplifier le parcours du patient. Ces efforts ont été perceptibles par les patients eux-mêmes bien qu’ils existent déjà des démarches faites à destination des professionnels de santé. Ainsi, le rapport souligner les aides locales, qui peuvent être apportées aux professionnels de santé souhaitant se regrouper au sein de maisons de santé pluriprofessionnelles notamment. Il n’est donc pas étonnant que l’IGAS recommande dans son rapport de « faciliter les regroupements de professionnels de santé notamment en maison de santé pluriprofessionnelle« . La mutualisation des besoins constitue une piste (mais ce n’est pas la seule) pour faire face à ce sentiment de débordement administratif. Le rapport n’édulcore cependant pas les défis qui se posent pour les années à venir en soulignant notamment : « La coordination des professionnels nécessite de faire évoluer et redéfinir les rôles de chacun et de bénéficier d’outils numériques itinérants adaptés et interopérables »

Mais si des pistes, comme celle-ci, sont évoquées, le rapport démontre bien que l’accumulation des tâches administratives (ou considérées comme telles) reste le problème principal. « Le ressenti d’un débordement de tâches administratives est lié à leur multiplicité et non à quelques sujets majeurs. »

 

Infirmière libérale, une profession à part entière

A travers ses 91 pages, le rapport étudie, analyse la situation des infirmières libérales et des autres professionnels de santé et préconise certaines solutions. Mais il souligne également un autre aspect trop souvent négligé en la matière : le manque de formation de ces professionnels de santé pour s’installer en libéral. Ainsi les professionnels de santé « insistent sur deux obstacles principaux à l’installation en libéral, dès lors que ce choix est fait : le manque d’informations sur comment et où s’installer et exercer, ainsi que le manque de formation à l’exercice en libéral. »

Ce sont les sujets principaux, qui sont pointés par le rapport de l’IGAS, qui constate au passage les problématiques liées à la désertification médicale et notamment en ce qui concerne le prix du foncier, qui peut être un obstacle à l’installation ou encore à celles liées au stationnement dans les aitres urbaines.

Si le rapport a été mis en ligne au début du mois d’octobre, il a été consulté dès le début de l’été par le gouvernement. On peut alors légitimement s’interroger sur l’impact de celui-ci sur la décision de créer les postes d’assistants médicaux, annoncé pour la réforme de santé du quinquennat. Mais seuls les médecins sont concernés, et les infirmières libérales comme bien d’autres professionnels de santé peuvent, une fois de plus, se sentir oubliées !

Et vous, ressentez-vous ce débordement administratif ? Quelles seraient selon vous les pistes à suivre pour y remédier en partie tout du moins ?