La reconnaissance fait partie des principales revendications de la profession infirmière. Même si les infirmières libérales se sont mobilisées le 20 novembre dernier, force est de constater que des progrès sont néanmoins constatés et constatables au quotidien.

 

Les #InfirmièresOubliées sortent de l’ombre et sont sur la voie de la reconnaissance

Après la mobilisation infirmière du 20 novembre dernier, les infirmières continuent de réclamer avant tout plus de reconnaissance de leur utilité et de leur mission. Il suffit de lire les innombrables messages, laissés par les infirmiers libéraux, pour comprendre ce malaise profond. Le hashtag #InfimièresOubliées sera alimenté pendant de nombreuses semaines, et pourtant dans le même temps, les autorités et les patients eux-mêmes semblent prêts à cette prise de conscience.

Une des preuves de cette sensibilisation est à rechercher auprès du Sénat. Les sénateurs ont donné droit à la suggestion faite par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Dans son projet « Santé 2021 » rédigé pour l’Europe, l’OMS préconisait en effet l’instauration d’une infirmière référente, faisant de l’infirmière libérale une professionnelle incontournable dans le parcours de santé de chacun des patients. Les sénateurs ont donc adopté un amendement au Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2019 créant ce nouveau statut d’infirmière référente, rebaptisé pour l’occasion infirmière de famille. Portée notamment par la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), cette mesure, approuvée par l’Ordre National DES Infirmiers (ONI), donne plus de poids à l’infirmière libérale dans le suivi des patients. La FNI se félicite de cette » avancée majeure pour la qualité des soins et la coordination qui permet de donner une visibilité au triptyque médecin traitant/ Infirmier de famille/ pharmacien correspondant autour du patient« .

 

De l’infirmière de famille aux éclaireurs, le rôle de l’infirmière libérale (enfin) valorisé

Si les décrets d’application sont encore attendus pour connaître précisément les contours de cette nouvelle infirmière de famille, le syndicat met en avant les nombreux bienfaits de cette mesure : « En ouvrant la voie aux infirmiers de famille, un signal fort est donné à une profession en attente de reconnaissance de son rôle dans la qualité et l’efficacité des prises en charge des patients dans leur parcours de vie« . C’est bien un nouveau geste, qui est apporté aux revendications de la profession en leur accordant plus de reconnaissance et de mise en avant.

Nouveau, car il existe bien d’autres actions, qui ont permis, ces dernières années, de souligner le poste à part qu’occupent les infirmières et infirmiers libéraux en France. Les infirmiers éclaireurs font partie de ces mesures, en permettant à chaque infirmière libérale de devenir acteur de la santé publique en France et en endossant ce rôle d’éclaireur si cher à l’association éponyme.

Infirmier éclaireur, quand l’infirmière libérale reste la première soignante au chevet du patient

Si le projet a nécessité de longues années de préparation, il a vu enfin le jour en 2017 avec le lancement, au mois de mars, d’une application simple à utiliser. Chaque infirmière ou chaque infirmier libéral peut alors recenser et qualifier les événements morbides et mortels évitables afin que ces informations puissent être accessibles et analysées. Il faut que l’infirmière libérale soit volontaire pour s’inscrire dans cette association, qui est indépendante de tout engagement politique.

L’utilité de cette veille sanitaire n’est plus à démontrer, tant les données recueillies sont précieuses pour les analyses et les études. En revanche, elle met en évidence la procximité des infirmières libérales avec les patientes et les patients. Une fois encore, cette proximité est reconnue, et tous les acteurs s’accordent à reconnaître ce statut de « premier soignant au chevet des patients » pour la profession. Une reconnaissance, qui ne se traduit pas encore dans une action législative, mais qui a néanmoins le mérite d’exister. Louis Ruiz, présidente de l’Association Les Infirmiers éclaireurs, soulignent l’intérêt de cette action, qui devrait à terme être bénéfique à toute une profession : « pour nous libéraux, l’objectif est de trouver des stratégies pour avoir un impact en termes de santé publique et ainsi aboutir à des grandes orientations afin d’améliorer les pratiques et le dépistage ». Nul doute que l’officialisation et donc la généralisation de ce genre de mesures serviront à cette quête de reconnaissance, comme quoi les progrès, même s’ils apparaissent infimes, existent bel et bien.

Et vous, que pensez-vous de ces avancées ? Considérez-vous qu’elles participent à une valorisation de la place des infirmières libérales dans le système de santé en France ?