A chaque changement d’année, les infirmières libérales espèrent des jours meilleurs, et ces derniers temps, ces espoirs ont rarement été satisfaits. Alors que réserve l’année 2019 pour les infirmières et infirmiers libéraux ?

2019, nouvelle étape cruciale pour les infirmières libérales

Les années se suivent et semblent bien se ressembler pour les infirmières libérales. A la fin de l’année 2016, les infirmières libérales nourrissaient de nombreux espoirs liés à l’élection présidentielle de l’année suivante. Elles souhaitaient tourner la page et voulaient oublier les relations tendues avec Marisol Touraine, la Ministre de la Santé de l’ancien gouvernement. Force est de constater, que les espoirs n’ont pas été tous remplis, mais qu’importe. Un an plus tard, lorsqu’il s’agissait de célébrer l’arrivée de 2018, les infirmières et infirmiers libéraux retrouvaient ce sentiment d’espoir. Ils savaient que la nouvelle année devait permettre de boucler, après bien des péripéties, les négociations conventionnelles avec les autorités sanitaires.

Et pourtant, alors que l’année 2018 se termine, il aura fallu attendre ce dernier mois de l’année pour que ces négociations conventionnelles reprennent. Et même si les autorités publiques affichent un optimisme ambitieux, les infirmières et infirmiers libéraux ne s’enthousiasment plus. Chaque fin d’année est une source d’espoir, qui est par trop souvent bafouée. Ces professionnels de santé attendent donc les premières semaines de 2019 pour voir si cette année, les promesses seront suivies d’avancées significatives. Ils n’auront pas à attendre longtemps, puisque les autorités publiques ont déjà fait savoir que ces négociations devraient être terminées d’ici la mi-février.

Les infirmières libérales face à une nouvelle forme de concurrence en 2019 ?

Pour autant, ces négociations conventionnelles ne doivent pas masquer les nouveaux sujets de crispation, qui traversent la profession infirmière. Le conflit latent entre les infirmières libérales d’un côté et les pharmaciens de l’autre continue d’être envenimé par des décisions prises sans concertation avec les professionnels concernés. Mais c’est un autre sujet, qui devrait concentrer la colère des infirmières libérales au cours de l’année 2019 : les assistants médicaux. Lorsque la Réforme du système de la santé a été présentée en septembre dernier, le Président de la République a surpris tout le monde en annonçant la création d’un nouveau poste, celui d’Assistant Médical. Certes, il faudra attendre les décrets d’application pour connaitre précisément le contour de cette nouvelle profession, déjà dénoncée comme une forme de concurrence déloyale par les infirmières libérales. A ce stade, on sait que les assistants médicaux ont été créés « pour redonner du temps médical aux médecins ». Il faudra donc patienter encore un peu avant de savoir si les 4.000 postes financés en partie par la Caisse d’Assurance Maladie auront le profil d’une secrétaire médicale ou si ils auront aussi compétences pour certains soins mineurs.

Infirmière libérale ou assistante médicale, un sujet tendu pour 2019 ?

Ainsi, l’ancien président de la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), M Philippe Tisserand dénonce cette approche en condamnant sévèrement le corps médical :  « Ma lecture, c’est que les médecins réclament une secrétaire médicale, et qu’ils ajoutent à ce poste une composante sanitaire pour le rendre éligible à un financement par l’Assurance maladie ».

Pourtant, on semble bien se diriger vers un profil hybride, combinant des tâches de secrétariat et des taches de suivi du patient, comme l’a indiqué Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) « Le premier cas de figure, ce sera d’avoir quelqu’un qui a une formation de secrétariat médical et que nous allons former à un certain nombre d’éléments utiles dans la phase de préparation à la consultation médicale. L’autre type de métier qui pourrait assurer cette fonction, ce sont des aides-soignantes, qui ont déjà un contenu métier vis-à-vis du patient, et qui vont acquérir un minimum de compétences en matière de secrétariat. ».

Pour les infirmières libérales, la création de ces nouvelles fonctions est intolérable à un moment, où les négociations conventionnelles patinent en raison de difficultés budgétaires. Car l’embauche de ces assistants médicaux sera bien financée en partie par l’Assurance Maladie et à un rythme soutenu, puisqu’on évoque la création de 1.000 postes avant la fin de l’année 2019. Il n’est pas sûr, que la définition exacte du profil de l’assistant médical soit une étape aussi sereine, que pense le croire le gouvernement. Les infirmières libérales, notamment, devraient alors en profiter pour se faire entendre.

 

Et vous que pensez-vous de la création de ces assistants médicaux ? Estimez-vous que c’est une bonne chose ou pensez-vous que la mesure sera contreproductive ?