En ce début de période estivale, intéressons-nous à ce quotidien des infirmières et infirmiers libéraux de France. Des petits tracas, des irritations, des petits bonheurs aussi, …. Loin des grandes réformes qui concentrent l’attention des IDEL(s) tout au long de l’année, ce quotidien explique en partie la vocation de certaines et certains, alors pourquoi ne pas l’écrire ensemble.

La reconnaissance de la profession, un enjeu qui ne prête pas à sourire

Comme bon nombre d’autres professionnels de santé, la profession infirmière rêve de reconnaissance tant de la part des autorités que de celle des patients. L’infirmière libérale veut se débarrasser définitivement de cette image d’Epinal qui l’associe toujours, dans l’imaginaire collectif, à cette « bonne sœur », allant de patients en patients. Toujours est-il, que cette reconnaissance commence par celle des compétences propres de l’infirmière. La formation de l’infirmière libérale ou hospitalière commence de la même manière que celle d’un futur médecin, et pourtant, on imagine encore l’infirmière qu’elle soit en place à l’hôpital ou en action dans son cabinet libéral, accompagner UN médecin libéral. Un sexisme ordinaire, traduit dans une photo qui a fait réagir la communauté infirmière du monde entier.

 

Quand le quotidien devient une épreuve pour l’infirmière libérale, mieux vaut en rire…

Mais cette reconnaissance, revendiquée et réclamée par un nombre croissant d’infirmières libérales mais aussi d’infirmiers (ne tombons pas à notre tour dans le piège du sexisme), implique aussi une meilleure compréhension des actes prodigués au quotidien auprès d’une patientèle toujours prête à agacer la professionnelle de santé. Il suffit de parcourir les réseaux sociaux, les blogs ou les forums pour comprendre, que les IDEL(s)à doivent aussi être des exemples de patience en entendant certaines demandes de leurs patients.

Alors que l’infirmière libérale a déjà du mal à organiser sa tournée de patientèle puis à la réaliser, elle doit garder le sourire quand une patiente lui demande de venir plus tôt pour pouvoir aller chez le coiffeur, ou qu’un patient lui explique qu’il sera chez un ami le lendemain, et qu’il faudra passer plus tard.

Plus difficile encore pour l’infirmière libérale de garder son calme, lorsque sa patiente lui explique : « J’étais partie faire une course, j’espère que cela ne vous a pas dérangé d’attendre ».

Devenir infirmière libérale, c’est aussi accepter ces impondérables et ces comportements irritants ô combien des patients. Des comportements, qui ne sont pas appris dans les IFSI, et que chaque infirmière ou infirmier libéral doit apprendre à décrypter mais aussi et surtout pour lesquels, chaque professionnel doit adopter une réaction conforme à sa propre personnalité.

Infirmière libérale, une profession appréciée et même plébiscitée par les patients

La lecture des témoignages d’infirmières libérales est édifiante sur ces travers des patients et patientes, qui reconnaissent néanmoins l’importance et le rôle essentiel, tenu par ces professionnels de santé dévoués et toujours présents. On sourira en découvrant, qu’ils sont nombreux les patients à demander à l’infirmière de passer relever le courrier, acheter le journal, récupérer un colis, … comme si elle n’avait pas assez de soins prodiguer. On rira jaune, en constatant que chez certains, le fantasme de l‘infirmière n’est toujours pas digéré, et que des gestes déplacés aux propos sexistes, le harcèlement représente toujours une agression contre laquelle l’infirmière libérale doit apprendre à se protéger.

Parce qu’elle est le plus souvent la professionnelle de santé la plus présente au chevet de ses patients, l’infirmière libérale reste appréciée de ceux-ci. Cela ne l’empêche pas de vivre régulièrement des situations de grande solitude. Un médecin absent, une famille qui ne répond pas, un service hospitalier aux abonnés absents, et voilà l’infirmière libérale face à cette solitude pesante, et qui doit néanmoins agir pour ne pas prendre de retard. Car le quotidien d’une infirmière n’est pas fait uniquement de ces visites chez le patient. On ne parlera pas du temps de coordination avec les autres professionnels de santé, que le Ministère de la Santé veut renforcer, mais on évoquera la gestion administrative de l’activité d’infirmière libérale. Les appels passés aux mutuelles, la gestion des rejets, la peur des indus, la crainte de ne pas respecter les obligations légales qui s’imposent à la profession, ….

Que dire encore du temps passé dans sa voiture ? De celui passé à chercher une place de parking pour se rendre chez un patient ? De celui passé à rédiger une lettre de contestation pour un P.V. de stationnement ? ….

Tous ces tracas du quotidien mais aussi ces petits bonheurs (ils existent aussi, il ne faut pas le nier) participent à la richesse de ce si beau métier qu’est celui d’infirmière ou d’infirmier libéral. Alors nous vous invitons à partager ces derniers, en nous décrivant ce qui vous énerve, ce qui vous enchante, une anecdote, … Laissez-nous un commentaire et rendez-vous en septembre pour un dossier spécial « Le quotidien d’une infirmière libérale ».