Pouvoir travailler en toute sécurité, c’est l’ambition de tous les travailleurs et travailleuses. Et les infirmières libérales aussi veulent pouvoir prodiguer leurs soins en toute sérénité. Pourtant, la sécurité de l’IDEL au quotidien pose encore question, comme l’atteste une récente agression à Perpignan.

 

La sécurité, une priorité pour les infirmières et infirmiers libéraux

Bien que les infirmières et infirmiers libéraux se fassent souvent entendre pour demander une évolution de leurs conditions de travail ou même pour demander une plus grande reconnaissance, ils restent, au quotidien, attentifs à des sujets, qui font moins souvent la une de l’actualité et des débats. Leur propre sécurité et leur intégrité font ainsi partie des priorités absolues dans l’exercice de la profession comme pour tous les autres professionnels de santé. Et en évoquant les problèmes de sécurité, on pense immédiatement à la sécurité de l’infirmière libérale au domicile des patients, dont elle a la charge.

Gérer les patients mais aussi les éventuelles colères des familles ou des aidants est devenu une nécessité pour l’infirmière libérale. Cette dernière est, dans la grande majorité des cas, la dernière soignante se déplaçant au domicile. C’est dans tous les cas la référente aux yeux du patients, et c’est donc à elle, que sont faits tous les reproches, c’est vers elle que sont exprimés tous les griefs et exposé tous les motifs d’insatisfaction et de colère.

Chaque infirmière libérale connait la difficulté et le stress, que représentent cette prise en charge, qui ne relève pas du domaine purement médical mais qui fait désormais partie de l’activité de l’infirmière. Ces situations sont souvent présentées comme l’origine des maltraitances ressenties par les infirmières et infirmiers libéraux. Outre cette insécurité morale et psychologique, les infirmières libérales sont malheureusement parfois confrontées à une insécurité plus physique celle-ci. La situation est prise très au sérieux tant par les organismes représentant la profession que par le Ministère de la Santé. Les infirmières et infirmiers libéraux, victimes de violences verbales, morales ou physiques disposent d’un formulaire à remplir, qui sera joint à la plainte à déposer auprès des forces de l’ordre compétentes. Mais l’insécurité ne réside pas uniquement chez le patient, mais peut intervenir à tout moment de la tournée de patientèle de l’infirmière.

L’insécurité, un sentiment partagé par de nombreuses infirmières libérales

Car, si l’infirmière libérale reste la dernière professionnelle de santé à se déplacer quotidiennement chez ses patients, elle est aussi celle qui accepte de se rendre dans tous les quartiers de sa ville. Sa sécurité doit être assurée tant chez ses patients qu’au cours de ses déplacements, qu’elle utilise sa voiture ou les transports en commun. Une récente agression atteste que ce n’est pas toujours le cas. Le dimanche 6 octobre à Perpignan, une infirmière libérale a été agressée par deux individus, alors qu’elle sortait de chez une patiente. Ces délinquants lui ont dérobé sa voiture, son sac à main mais aussi tout le matériel professionnel et personnel, contenu dans ce dernier. Outre le préjudice matériel, le préjudice psychologique est conséquent, tant on imagine l’angoisse ressentie au cours d’une telle agression. C’est en réaction à cet incident, que la présidente de FNI 66 (fédération Nationale ds Infirmières), infirmière libérale à Perpignan elle-même, Christine Soulé a résumé la position de toute une profession :

« Nous sommes les derniers professionnels à se rendre au domicile des patients, quels que soient les quartiers, sans discrimination. Pour un déplacement payé 2,50 euros et malgré la hausse du carburant et la verbalisation croissante de nos véhicules. Sans compter l’insécurité… ainsi que les agressions et les incivilités dont nous faisons l’objet et pour lesquelles plusieurs plaintes ont été déposées, alors que nous sommes essentiellement des femmes seules travaillant sur une grande amplitude horaire. Nous prenons soin des gens. Nous aimerions bien que l’on prenne soin de nous. »

L’accumulation de ces actes délictueux et de ces incivilités pose question. Car si devenir infirmière libérale pose des problèmes en termes de sécurité, les postulantes se feront naturellement et inéluctablement moins nombreuses. Et ce sont bien les patients, résidant dans les quartiers les plus sensibles, qui en seront les premières victimes. C’est le message porté par de très nombreuses infirmières libérales, qui attendent une réaction significative des pouvoirs publics d’une part mais aussi de la population d’autre part. Seront-ils entendus ?

Et vous, êtes-vous confrontés à ces problèmes d’insécurité au quotidien ? Comment la situation pourrait-elle être améliorée ?