Déserts médicaux, les infirmières libérales sur tous les fronts !

La question de la désertification médicale est au cœur de la Grande Réforme de notre système de santé. Aujourd’hui, les infirmières libérales ou salariés sont mises à contribution sur tous les plans pour renforcer l’efficacité des mesures prises.

Lutter coûte que coute contre les déserts médicaux

 

Lorsque Mr Emmanuel Macron, Président de la République, et Mme Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la Santé, dévoilèrent en septembre 2018 les grandes lignes du projet de réforme Ma Santé 2022, une mesure avait suscité la colère des infirmières libérales notamment. La réforme annonçait ainsi la création de 4.000 postes d’Assistants Médicaux, dont l’objectif était de dégager du temps médical pour les médecins généralistes. Ne connaissant pas les missions précises et définies de cette nouvelle profession, les infirmières libérales avaient criant que cette mesure ne signifie une réduction de leur champ de compétences. Bien que la colère soit retombée depuis, notamment grâce aux explications détaillées du Ministère de la Santé, la mesure ne peut pas être qualifiée de succès, puisqu’à fin janvier 2020, seuls 302 postes avaient été créés. Nous sommes loin des 4.000 créés, et pourtant l’objectif reste le même.

Faisant moins de polémiques, une nouvelle mesure a été annoncée par l’Union nationale des Caisses d’Assurance Maladie (UNCAM) afin de ne pas laisser disparaitre ce dispositif. L’aide initialement réservée aux médecins généralistes est donc désormais étendue aux Centres de Santé, à condition que deux médecins soient présents dans ces derniers. L’aide (36.000 € la première année pour un Assistant médical à temps plein, 27.000 € la seconde et 21.000 € la troisième année) sera conditionnée à l’augmentation de la patientèle du centre de santé concerné (entre 5 et 25 % selon les cas).

 

Les infirmières libérales appelées à la rescousse dans cette lutte contre la désertification

Le même avenant à la convention des Centres de Santé, signé le 4 février dernier, a acté des efforts conséquents pour renforcer la télémédecine sur tout le territoire. En la matière, les infirmières libérales sont mises à contribution, comme l’atteste la situation du village de Mons, une cité située près d’Alès. Depuis plusieurs mois, les habitants de la commune attendent qu’un médecin généraliste vienne s’installer, et malgré tous les efforts déployés par le maire, l’optimisme n’est pas de mise au village.

C’est pourquoi, deux infirmières libérales se sont lancées dans le projet ambitieux de développer la télémédecine sur le territoire rural. Une ambition, qui a amené ces deux IDEL(s) à se rapprocher de l’Agence régionale de Santé mais aussi des autorités municipales. Le projet est en cours d’instruction, mais il devrait servir de modèles à bien d’autres communes et territoires de l’Hexagone. Les infirmières libérales sont appelées à participer à cette lutte contre la désertification médicale, et dans certaines régions de France, une place encore plus prépondérante leur est même promise.

 

Les infirmières en pratiques avancées, une alternative aux médecins généralistes ?

 

C’est en tout cas le chemin, pris par certaines collectivités locales, dont le département de la Mayenne. C’est ainsi, que le département a décidé de financer les frais de formation des futures Infirmières de pratiques avancées. Et le vice-président de la commission autonomie et santé de proximité du conseil départemental de la Mayenne, M Christophe Langouët justifie très naturellement cette position.

 « Nous sommes persuadés que les IPA vont venir soulager les médecins dans leur exercice quotidien et améliorer le parcours médical des patients. »

 

Une aide forfaitaire de 10.500 € par an est ainsi prévue pour les candidates à ce métier d’IPA. Bien évidemment, cette aide n’est pas accordée sans contrepartie. Le département accepte de fin ancer cette formation, à condition que l’infirmière exerce son activité pendant 5 ans sur le territoire du département, que ce soit en libéral ou sous forme salariée. On comprend aisément, que ce type d’initiatives devrait être suivi par de nombreux départements, qui ne voudront pas voir leur pouvoir d’attraction s’évaporer au fur et à mesure de la multiplication de ces aides.

 

Ce sont donc bien les infirmières libérales et hospitalières, qui se retrouvent en première ligne désormais pour freiner et inverser cette désertification médicale.

Comprenez-vous ce genre de mesures ? Quelles sont celles à prendre en urgence pour inciter les infirmières libérales à s’installer dans les territoires, qui en ont le plus besoin ?