Les infirmières libérales et la santé au cœur du débat des élection municipales

En 2020, les élections municipales (15 et 22 mars) se préparent dans des conditions particulières, marquées par l’épidémie de coronavirus. Cela concourt à faire de la santé en général et de la place des infirmières libérales en particulier, des sujets d’importance.

La problématique des masques place la question de la santé publique au cœur des municipales

Ces derniers jours, l’épidémie du coronavirus concentre l’attention de tous les médias et plus généralement de tous les citoyens. Du côté des infirmières et infirmiers libéraux, le Covid-19 reste le sujet brulant du moment, même si les problématiques évoquées ne sont pas les mêmes. Comme tous les professionnels de santé, et ce quel que soit leur mode d’exercice, la question de la pénurie de masques de protection respiratoire et de gel hydro-alcoolique représente l’une des principales préoccupations. Ainsi, selon un sondage réalisé par le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI), 78 % des professionnels (infirmières libérales et hospitalière confondues) déclarent manquer de masques FFP2 et 53 % de gel hydro-alcoolique. Le sondage est d’autant plus alarmant, que 12 % des infirmières et infirmiers interrogés ont constaté que des patients étaient renvoyés chez eux sans avoir été dépistés, faute de tests ou pour des raisons budgétaires (7 %).

Dans ces conditions particulières, la question de la prévention et plus généralement de la santé publique en France est revenue sur le devant de la scène à l’occasion des élections municipales du 15 et 22 mars prochain, et le constat n’est pas serein selon les professionnels de santé.

Avenir de l’hôpital et désertification médicale, deux enjeux majeurs pour les prochaines échéances municipales

Bien évidemment, toutes les villes ne sont pas dans la même situation, mais au vu des propositions de campagne, deux thématiques reviennent presque toujours dans les débats. La question de l’hôpital public en France fait partie de ces thématiques, pour lesquels les citoyens s’inquiètent. Après des semaines et même des mois de crise, notamment dans les services d’urgence, l’épidémie de coronavirus met encore plus en avant le manque chronique de moyens attribués à l’hôpital, et la question devient sensible, alors que les autorités s’apprêtent à décider de placer le pays au stade 3 de la lutte contre l’épidémie.

Forcément, cela inquiète les Français et les Françaises, comme l’atteste le baromètre Harris Interactive x Epoka (TRL, LCI, TF1) réalisé à la fin du mois de février. Un électeur sur cinq considère la « santé et l’accès aux professionnels de santé » comme un des sujets majeurs des prochaines élections municipales. Cette préoccupation est d’autant plus importante que les personnes interrogées sont âgées. La question de la santé est donc avant tout générationnelle plutôt que sociale ou partisane.

 

Une demande de plus d’infirmières et d’infirmiers libéraux partout sur le territoire

Et cette demande d’une santé plus efficiente passe aussi par un accès facilité à tous les professionnels de santé dits de ville. Forcément, la question des déserts médicaux est alors souvent au centre des débats, et cela se ressent dans les préoccupations des citoyens. Ainsi, près d’un habitant sur 3 (32 %) des zones rurales se dit préoccupé par la difficulté de trouver une infirmière libérale ou un médecin généraliste au quotidien. Et ces questionnements n’épargnent pas les grandes villes, puisqu’à Paris, l’ancienne ministre de la santé, devenue depuis candidate à la mairie, s’est elle interrogée pour savoir si la crise des hôpitaux parisiens n’étaient pas du en partie à la crise du logement social dans la capitale. Toutes les thématiques sont abordées, et le coronavirus a fait des thématiques de santé les sujets les plus écoutés et les plus différenciants dans ces campagnes électorales. Certains proposent la création de maisons de santé, regroupant médecins et infirmières libérales, d’autres s’engagent à garantir la gratuité du stationnement pour tous les professionnels de santé visitant les patients à domicile, …

Les infirmières libérales, comme tous les autres soignants, ne peuvent que se féliciter d’une telle prise de conscience. Cependant, une grande majorité des professionnels de santé concernés attendent de voir ce qu’il adviendra de ces promesses dans quelques semaines. Dans tous les cas, ces élections municipales auront permis de dévoiler les problématiques vécues par les infirmières libérales au quotidien au grand public.

Et vous, pensez-vous que cette situation particulière va entrainer un véritable changement vis-à-vis des professionnels de santé en général et des infirmières libérales en particulier ? Qu’attendez-vous principalement comme changement ?