Les autorités publiques ont réquisitionné des professionnels de santé afin de soulager le personnel hospitalier débordé dans certaines régions. Pour faire face à la situation, des indemnisations ont été décidé en urgence par le gouvernement, alors que les régions, elles-aussi, s’organisent pour accompagner infirmières libérales et étudiantes en soins infirmiers.

Tous les soignants mobilisés et même réquisitionnés pour faire face à l’épidémie

Depuis le début de l’épidémie, le point quotidien dressé par le directeur général de la Santé, le Professeur Jérôme Salomon, est l’occasion de souligner le manque de matériel (masque, respirateurs, ;..) mais aussi la pénurie de personnel dans les services hospitaliers. Depuis le début de l’épidémie, la solidarité des soignants s’exprime néanmoins, puisque des infirmières libérales, des étudiantes, ou même des médecins retraités se proposent de venir soutenir cette première ligne, comme le président de la République aime qualifier ces soignants.

De son côté, les autorités publiques cherchent, elles aussi, à organiser cette solidarité et à instituer un dispositif s’assurant de pouvoir disposer du personnel nécessaire pour faire face à cette épidémie de COVID-19. Parfois, les soignants sont réquisitionnés. Pour encadrer ces réquisitions et ces mutations temporaires et forcées, les autorités publiques ont publié, dans le Journal Officiel du 29 mars, un arrêté définissant le montant de l’indemnisation forfaitaire horaire brute pour chacune des catégories de professionnels de santé.

Le montant de l’indemnisation des infirmières libérales en cas de réquisition « Epidémie Covid-19 »

 

Qu’elles soient conventionnées ou non, les infirmières libérales réquisitionnées (le montant est également applicable aux infirmières remplaçantes) perçoivent une indemnité forfaitaire horaire modulable en fonction des horaires pratiqués :

  • Travail entre 8 et 20 h00 : 36 €
  • Travail entre 20 et 23 h 00 ou entre 6h00 et 8h00 : 54 €
  • Travail entre 23h00 et 6h00 ainsi que travail le dimanche ou pendant un jour férié : 72 €

Pour les Infirmières salariés (Centre de Santé, établissements thermaux, …), l’indemnisation, applicable selon les mêmes critères, s’établit respectivement à :

  • 24 €
  • 36 €
  • 48 €

C’et ce dernier barème qui est également applicable, lorsque la réquisition concerne une infirmière à la retraite. L’arrêté du 29 mars dernier définit ces mêmes indemnisations pour les médecins, les étudiants en médecine et pour tous les professionnels de santé concernés.

La situation particulière des étudiants infirmiers

Alors que les Instituts de Formations en soins infirmiers (IFSI) demeurent fermés, les futures infirmières et infirmiers sont appelés à la rescousse du personnel soignant hospitalier, bien souvent débordé. La Ministre du travail, Muriel Pénicaud, a affiché un soutien sans faille du gouvernement en soulignant s’être assurée d’une « une enveloppe de 11 millions pour venir en aide aux élèves infirmiers et élèves aides-soignants appelés en renfort auprès du personnel soignant ». Bien qu’il n’existe pas de texte unique applicable sur tout le territoire, les régions les plus touchées se sont adaptées à cette situation exceptionnelle. Ainsi, dans le Grand Est, les étudiants en soins infirmiers venus en renfort percevront une rémunération de 1400 € par mois contre les 112 € prévus en temps normal (Dans le même temps, la Région a choisi d’indemniser les élèves aides-soignants à hauteur de 1.000 € mensuels alors qu’habituellement ils ne sont pas indemnisés).

En Ile de France aussi, la région a d’ores et déjà pris des mesures pour rémunérer plus dignement les 15.000 étudiants infirmiers mobilisés. Toutes les régions ont pris conscience de cette problématique, et toutes ont déjà adopté (ou sont en train de le faire) des mesures afin de permettre à ces étudiants en soins infirmiers de se consacrer pleinement à leur mission.

Bien que ces détails puissent apparaitre comme techniques et même anecdotiques aux yeux de la population, ces indemnisations pour les infirmières libérales comme pour les étudiants en soins infirmiers sont essentielles pour garantir la cohérence du système de santé en France. Nul doute, que les autorités publiques s’interrogeront, le moment venu, pour réorganiser les différents dispositifs et qu’une vaste réflexion devra être engagée quant à la place des infirmières libérales et des professionnels de santé de ville dans notre système de santé.