Comme tout un chacun, les infirmières et infirmiers libéraux ont du s’adapter à la période du confinement. Une récente étude détaille comme ces infirmières et infirmiers se sont adaptés et aussi quels changements sont intervenus en raison de cette période inédite.

 

Le stress des infirmières libérales, une angoisse présente au quotidien

Réalisée fin avril par l’institut Imago Research, l’étude « Les Infirmières libérales et la crise du Covid-19 » nous livre un instantané de la profession. Et on peut dire, que les infirmières libérales ont été rudement confrontés à l’épidémie, alors que depuis quelques semaines, elles prennent de plus en plus souvent en charge des patients Covid. Il faudra donc en tirer des enseignements plus tard, mais pour l’heure, on connait donc mieux la réalité des IDEL(s) pendant cette période du confinement. Sans surprise, les infirmières et infirmiers libéraux interrogés ont fait état, comme le reste de la population d’une angoisse, d’un stress. Une infirmière libérale sur deux (48 % précisément) se déclare « très ou assez stressé par la situation actuelle ».

Cette moyenne masque des différenciations en fonction que l’infirmière libérale interrogée ait pris en charge ou non un patient Covid, qu’elle exerce en milieu rural ou urbain, … Les infirmières se montrent aussi plus stressés (52 %) que les hommes (32 %). En revanche face à cette angoisse du quotidien, les IDEL(s) regrettent aussi d’avoir à subir les incivilités d’une partie du reste de la population. 12 % des infirmières libérales interrogées reconnaissent avoir été « victimes d’incivilités et / ou de réflexion désobligeantes ». Une agressivité de la part de la population, qui n’arrange pas ce stress permanent.

Une activité quotidienne surchargée pour faire face à la crise sanitaire

 

Les enseignements de l’étude sont riches en ce qui concerne l’activité du quotidien pour les IDEL(s). Ainsi, on apprend qu’en moyenne le CA des Infirmières libérales a baissé de 10 % en mars 2020 par rapport à la même période en 2019. Et les prévisions pour avril (l’étude a été réalisée dans les derniers jours du mois d’avril) estiment le recul de l’activité à 12 %. Cependant, ce recul de l’activité ne doit pas masquer le rallongement du temps de travail des infirmières libérales, imposées notamment par des déplacements plus longs mais aussi par le respect strict de tous les gestes barrières. A ce titre, 85 % des infirmières et infirmiers libéraux interrogés estiment que le principal problème pendant cette crise aura été l’approvisionnement en équipements de protection (gel hydroalcoolique, masques, gants, surblouse, …). Et ce manque de protection, ou tout du moins la difficulté à se les procurer, est une source de stress supplémentaire pour ces professionnels de santé.

Pour pouvoir faire face à cette épidémie, une infirmière libérale sur 2 (49 %) a « modifié se horaires de travail » pendant cette période. 47 % a même étendu l’amplitude horaire de son activité. Le temps de travail hebdomadaire a progressé d’une heure et demi passant de 50.4 heures avant la crise à 51.9 heures pendant.

 

Des infirmières libérales stressées, fatiguées en attente d’un avenir plus serein

 

Une angoisse présente au quotidien et une charge de travail plus importante, l’épidémie a fragilisé la fatigue des infirmières libérales. Ainsi 13 % des femmes infirmières libérales ont appelé ou songé à appeler un service d’écoute et de soutien psychologique (contre 2 % seulement des hommes). Enfin, l’étude a souligné les difficultés éprouvées par les IDEL(s) comme par le reste de la population pour trouver des informations fiables et pertinentes.

Les infirmières et infirmiers libéraux estiment ainsi que les syndicats infirmiers et l’O.N.I ont « mieux géré la crise que les ministères » (On peut penser que la problématique de l’approvisionnement en équipements de protection pèse sur ce jugement sans appel).

Si l’étude permet de disposer d’une vision détaillée du quotidien des infirmières et infirmiers libéraux durant cette période, elle souligne aussi les nombreuses questions qui restent en suspens. On soulignera ainsi le rôle central donné aux soignants de ville pour gérer les patients Covid en cette nouvelle phase de « déconfinement ». Il apparait incontestable, que cette période aussi nous livrera des renseignements instructifs dans quelques semaines.

 

Et vous, quels ont été les principaux changements, que vous avez décidés pendant cette période du confinement ?