Les infirmières libérales et plus généralement l’ensemble des soignants sont au cœur de l’actualité depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Les étudiants en soins infirmiers ont eu aussi été mobilisé depuis le 17 mars. Une mobilisation qui a mise à mal l’organisation de leur cursus, mais qui n’a pas égratigné, bien au contraire, l’attractivité de la profession infirmière sur les lycéennes et lycéens.

Devenir infirmière libérale ou hospitalière, une ambition de plus en plus partagée

La Drees vient de publier son rapport annuel sur les étudiants en soins infirmiers notamment pour l’année 2018. Pour la seconde année consécutive, les étudiants en soins infirmiers mais aussi ceux se destinant à devenir aide-soignant sont en baisse. Le Ministère de la Santé comptabilisait ainsi 156 850 personnes inscrites dans une formation de la santé non médicale ou dans une formation sage-femme. La majorité (57 %) se consacrait à une formation d’infirmier, alors qu’ils étaient 59 % un an plus tôt. Ce constat contraste avec le succès des études pour devenir infirmière auprès des lycéens.

En effet, les études pour obtenir le diplôme d’Etat Infirmier (IDE) ont été plébiscitées 612.007 fois en 2020 sur la plateforme Parcoursup. Cela en fait la formation la plus prisée par les lycéennes et les lycéens selon le Ministère de l’Education Nationale. Les quelques 330 Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de France avaient déjà connu pareille attractivité en 2019. Crise de coronavirus oblige, certaines candidatures ont été motivées par la situation exceptionnelle que nous traversons et par la mise en lumière de la profession infirmière aux yeux du grand public. Mais selon ls études statistiques du Ministère de l’Education, l’attractivité des formations infirmières correspond aux prévisions, qui avaient été faites.

 

La difficile fin d’année des élèves en soins infirmiers en 2020

 

Ce véritable plébiscite des formations à la profession infirmière (9.36 % des vœux quand même) est à analyser au vu de l’arrêté du 08 avril 2020. Les autorités sanitaires ont ainsi fixé à 31.176 étudiants le nombre d’élèves à admettre en première année. La sélection sera rude et rigoureuse donc comme les années précédentes.

Ce sont d’autres considérations qui concentrent l’attention des actuels élèves des IFSI. En effet, les étudiants ont déserté les IFSI à compter du 17 mars dernier, date du début du confinement. Bien que les instituts se soient engagés à assurer la continuité pédagogique à distance, les étudiantes et étudiants ont été appelés à venir soutenir les services hospitaliers et plus généralement le système de santé français. Les Autorités Régionales de Santé (ARS) avaient ainsi, dans les premières heures du confinement, prévenu les IFSI que tous les étudiantes et étudiants   « pourront être réaffectés sur des lieux de stage à l’hôpital ou en ville pour répondre aux besoins sanitaires ». Et dans les faits, de nombreux étudiants on participé à cet effort collectif, ce qui a suscité bien des questionnements notamment en ce qui concerne leur rémunération.

La formation des futures infirmières et infirmiers libéraux ou hospitaliers en questions

 

Dans ces conditions exceptionnelles, les étudiants ne disposaient pas du temps et des ressources nécessaires pour terminer leur mémoire de fins d’études, des étudiants de 2ème année n’ont pas pu assister à des enseignements pourtant dispensés à distance. Depuis le 11 mai, date du début d’un déconfinement annoncé comme lent et progressif, des initiatives sont prises pour préparer un retour à la normale, qui ne sera pas pour demain ni pour le mois de septembre.

Les épreuves   pour les élèves déjà présents dans les IFSI et les différentes étapes de sélection pour les futurs étudiants infirmiers sont donc chamboulées avec de grandes disparités d’une université à l’autre, d’un CHU à l’autre. C’est donc une fin d’année particulièrement tourmentée, qui attend les futurs infirmiers et les prochains étudiants en soins infirmiers, avec une interrogation commune : Comment sera organisée la rentrée de septembre ? Quels seront les impacts sur les IFSI de cette crise sanitaire inédite ? il faudra attendre quelques jours, voire même plusieurs semaines, avant que le Ministère de la Santé n’éclaircisse l’horizon.

 

Et vous, quelles conséquences durables envisagez-vous pour les formations infirmières à partir de la rentrée de septembre ? Quelle devrait être, selon vous, la décision à prendre s’agissant des étudiants déjà intégrés dans leur cursus ?