Les professionnels libéraux de santé ont connu une importante baisse de leur activité. Même si les chiffres officiels ne sont pas encore dévoilés, l’épidémie aurait fait reculer l’activité des médecins généralistes de 40 à 50 % alors que d’autres professions ont été à l’arrêt pendant près de deux mois, comme les dentistes ou les kinés libéraux. Les infirmières libérales, elles-aussi, ont été impactées. Dès le départ, des aides financières et matérielles ont été décidées dans l’urgence de la situation.

S’agissant des professionnels de santé, une aide financière a été décidée pour permettre à ces soignants de faire face à des charges toujours existantes (loyers, investissements, cotisations, ….) avec des revenus en baisse, voire pour certains une absence de revenus. Accessible depuis le 30 avril dernier sur le site d’Amelipro, cette aide financière concerne, en théorie, plus de 335.000 professionnels. Pour estimer le montant de l’aide éventuelle, les infirmières libérales peuvent donc, sur le site d’Amelipro, utiliser le simulateur, qui repose sur deux types de données :

  • Taux de charges fixes standardisé pour chaque profession
  • Les éléments individuels de chaque infirmière libérale et plus généralement de chaque soignant

Il faudra bien attendre des semaines et même des mois pour pouvoir calculer définitivement la perte réelle pour chaque cabinet d’infirmiers libéraux ou pour chaque médecin généraliste. En revanche, chaque professionnel peut décider lui-même de l’importance de l’avance qu’il compte recevoir dès ce mois de mai.

Les premières aides financières pour les infirmières libérales sont versées

 

Et ce premier versement peut représenter jusqu’à 80 % de l’aide totale. Pour les soignants libéraux comme pour toutes les entreprises de France, le mot d’ordre du Chef de l’ Etat reste le même : aider chacune et chacun à surmonter cette crise sanitaire « quoi qu’il en coûte ». Les versements ont commencé depuis le 10 mai environ, et les infirmières libérales et tous les autres soignants concernés ont donc déjà perçu ce premier versement, qui devrait leur permettre de surmonter la crise.

Après 10 jours de fonctionnement, le site enregistrait 92818 demandes (au 10 mai) Toutes les professions médicales et paramédicales sont concernées par cette aide financière. C’est ce qu’il ressort de l’étude des premières demandes, reçues par l’Assurance Maladie, qui a ainsi identifié des infirmières libérales mais aussi des médecins, des pharmaciens, des chirurgiens-dentistes, des sages-femmes, des masseurs kinésithérapeutes, des orthophonistes et des orthoptistes.

Bien que les professionnels libéraux de santé soulignent la pertinence et l’utilité de cette aide, ils sont déjà concentrés sur un autre dossier : le « Ségur de la Santé ».

Quelle place pour les infirmières libérales dans le Ségur de la Santé ?

Emmanuel Macron, président de la République, avait prévenu quelques jours seulement après le début du confinement : «  à l’issue de cette crise, un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera construit « . C’est ce projet ambitieux, qui commence, dès le lundi 25 mai, par ce qui est présenté comme le Ségur de la Santé. Il s’agira bien évidemment de préparer le vaste plan Hôpital, annoncé pour cet été et décrit comme une véritable révolution pour le système de soins en France.

En revanche, ces états généraux de la santé doivent permettre de revaloriser la rémunération de tous les soignants. Si des pistes ont déjà été annoncées pour l’Hôpital, des primes décidées pour les infirmières hospitalières, les questions se posent encore pour les professionnels libéraux, dont les IDEL(s). Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que personne ne sera oublié, et que la place de chacune et chacun serait reconnue à sa juste valeur. C’est aussi la voix, que portera l’Ordre National des Infirmiers (ONI) au cours de ces discussions. Dans son communiqué de presse, l’ONI explique l’importance des infirmières et infirmiers libéraux et appelle le gouvernement à ne pas les oublier :

Si notre système de santé a besoin d’un hôpital plus fort, celui-ci doit pouvoir s’appuyer davantage sur un réseau de soins en ville pour le compléter, voire le soulager, et les infirmiers sont un maillon essentiel de la santé à domicile.

 

Et vous, avez-vous demandé l’aide financière sur le site Amelipro ? Qu’attendez-vous concrètement de ce Ségur de la Santé s’agissant des infirmières libérales ?