Après la profonde déception ressentie à l’issue du Ségur de la Santé, les infirmières libérales et hospitalières se sont donné rendez-vous le 1er octobre prochain pour les « Etats Généraux Infirmiers ». Une date importante dans la quête de reconnaissance de toute une profession …

Après la déception du Ségur de la Santé, les infirmières et infirmiers se mobilisent

Le Ségur de la Santé, promis par le président de la République pendant la crise sanitaire du coronavirus, n’aura pas laissé que de bons souvenirs. On se souvient que tous les soignants s’étaient mobilisés pour faire de ces Etats Généraux de la Santé un véritable socle pour une ambitieuse Réforme de la Santé Publique en France. Transformés en un « Ségur de l’Hôpital » pour certains, ces Etats Généraux ont déçus une grande partie des soignants en France et sur bien des sujets.

Parmi ces déçus, les infirmières et infirmiers libéraux regrettaient de n’avoir pas été mieux considérés. La profession dans son ensemble soulignait l’absence totale de réponses à la quasi-totalité de leurs revendications, mais rappelait également que ce manque de considération n’était pas une surprise. Les IDEL(s) s’engageaient alors à ne pas se faire oublier des pouvoirs publics, en continuant à porter des demandes considérées comme justes et légitimes. C’est cette ambition, que 33 organisations infirmières ont concrétisée en annonçant, le 2 septembre dernier par un communiqué de presse, la tenue des Etats Généraux Infirmiers à partir du 1er Octobre prochain.

Les « 33 » ouvrent les Etats Généraux Infirmiers pour fédérer les revendications

Les « 33 », comme se qualifient elles-mêmes ces organisations représentant les infirmières libérales et hospitalières, entendent corriger les oublis et les lacunes du Ministère de la Santé en notant que « les infirmier(e)s ont été évincé(e)s du Ségur de la Santé et rien n’est à ce jour résolu ». Il s’ensuit alors une longue liste de revendications et une énumération de tous les problèmes nécessitant une réponse, tant du côté de l’hôpital que pour ce qui concerne les infirmières libérales. Les « 33 » s’étonnent aussi, que l’évolution des techniques de soins notamment n’ait pas entrainé de révision du décret de compétences, qui n’a pas été modifié depuis 2004.

Le manque de moyens matériels (la crise du coronavirus avec la problématique des masques et autres éléments de protection a mis en avant cette carence récurrente), financiers et humains explique, selon ce communiqué de presse, la situation de la profession infirmière en France. Le manque de considération est désormais acté comme officiel et assumé selon les organisations infirmières, et cela ne peut plus durer.

Pour autant, la profession infirmière veut rester mobilisée et engagée dans une démarche constructive, résolument tournée vers le bien des patients et l’amélioration du système de soins en France. Ce sont ces motivations qui sont à l’origine de ces Etats généraux infirmiers.

 

La volonté de la profession infirmière : améliorer la prise en charge des patients

 

Plutôt que de s’engager dans une opposition frontale avec le Ministère de la Santé, les infirmiers libéraux et hospitaliers ont donc opté pour une vaste concertation, afin de faire des propositions concrètes pour « (…) améliorer et simplifier le système de santé français dont nous sommes un maillon incontournable ». Les « 33 » expliquent donc l’organisation de cette démarche constructive :

« (…) cette journée du 1er octobre s’organisera autour de 5 tables rondes : Formation ; Premiers recours ; Consultation infirmière ; E-santé ; Prévention et promotion de la santé. »

 

Au-delà de cette grande concertation de toute la profession, les « 33 » expliquent vouloir expliquer les propositions adoptées au cours de ces Etats Généraux aux parlementaires, en les visitant dans leur circonscription. Une relation de proximité visant à un intérêt général : la reconnaissance des Infirmières et des Infirmiers. La démarche est ambitieuse et louable, et on attend de voir, quel accueil sera réservé à ces infirmières et infirmiers par les élus de la Nation. Traduiront-ils ces revendications par des amendements et/ou des propositions de lois ? C’est toute la question, qui est posée. Après avoir été écartées par les autorités nationales, les infirmières entendent bien se faire entendre des élus de proximité.

 

Et vous, qu’attendez-vous de ces Etats Généraux Infirmiers ? Pensez-vous que cette manière d’aborder les problèmes est la bonne solution pour obtenir cette reconnaissance de la profession ?