Depuis plus de 6 mois, tous les soignants sont mobilisés pour faire face à cette épidémie de coronavirus. Une période, qui a marqué profondément les infirmières et infirmiers libéraux, alors même que l’épidémie se fait à nouveau plus virulente.

 

Les infirmières et infirmiers libéraux, déjà fortement mobilisés et impactés par la crise sanitaire

 

Comme le personnel soignant, les professionnels libéraux de santé sont mobilisés depuis le Printemps dernier pour endiguer l’épidémie de coronavirus. Les observateurs et les spécialistes du milieu de la santé soulignent que tous les soignants, hospitaliers et libéraux, sont déjà en ce début d’automne au bord de l’épuisement professionnel, voire du burn-out pour certains. On se souvient des problématiques de masques, qui a profondément marqué la profession, et les témoignages des infirmières et infirmiers libéraux se multiplient à ce sujet.

« Mais on manque de masques ! C’est incroyable ! Demandez à un militaire du « 3 » de partir au combat sans arme : eh bien c’est ce qu’on nous demande à nous, infirmières ! »

Cathy. Infirmière libérale à Carcassonne

Dénonçant un manque de considération, les infirmières libérales en France ne sont donc pas mieux loties que leurs consœurs dans le reste du monde. C’est ce que confirme le Conseil International des Infirmières (CII) dans un rapport rendu public. Dans les 44 pays étudiés, ce rapport dénombre plus de 1.000 décès au sein des professionnels de santé. Pire encore, l’étude du CII souligne que 10 % des infections à la Covid-19 dans le monde concerne ces professionnels de santé.

Au syndrome de surinvestissement, ressenti chez de nombreux professionnels de santé, s’ajoute donc la peur de la contamination. Certains n’hésitent pas à parler de stress post-traumatique pour les soignants, qui doivent cependant déjà faire face à une nouvelle recrudescence des infections.

Les infirmières libérales s’estiment insuffisamment accompagnées

 

Depuis le 5 octobre, les IDEL(s) comme tous les soignants libéraux ne bénéficient plus des masques notamment provenant des dotations d’Etat. Ils doivent désormais pourvoir à leurs besoins en EPI, même si infirmières et infirmiers libéraux dénoncent une flambée des prix. Les syndicats représentatifs de la profession tirent la sonnette d’alarme. Convergence Infirmière craint une baisse des revenus à cause du « coût exorbitant des EPI, alors que les rémunérations n’ont pas été revalorisées depuis plus de dix ans ! ».

Pour autant, conscient de la place des IDEL(s) et des soignants de ville dans la gestion de cette crise sanitaire, les autorités publiques ont prolongé des dispositifs d’accompagnement des patients.

 

Des dispositifs pour mieux accompagner les infirmières libérales en temps de Covid-19

 

Si les spécialistes s’accordent à souligner la survenue d’une seconde vague (pour certains, elle est déjà là, alors que d’autres se montrent plus réservés), le Ministère de la Santé a déjà prolongé de nombreux dispositifs au bénéfice des infirmières et infirmiers libéraux. Ces dispositifs, décidés au plus fort de la crise sanitaire, seront donc prolongés pour certains jusqu’au 30 octobre prochain et pour d’autres jusqu’à la fin de l’année.

Les mesures prolongées jusqu’au 30 octobre 2020

  • Valorisation de l’acte de surveillance infirmière à domicile et suspension de la règle de l’infirmier libéral le plus proche du patient pour le calcul des indemnités kilométriques
  • Acte de télé suivi pour les patients à distance. La vidéo transmission doit être privilégiée et les critères restent identique à un suivi en présentiel
  • Les soins au domicile autorisés même sans mention spécifique sur l’ordonnance. Tout est fait pour privilégier la visite à domicile et ainsi la fermeture des « permanences » dans les cabinets d’infirmiers libéraux
  • Prise en charge à 100 % des prélèvements en EHPAD, prélèvements individuels ou collectifs
  • Prise en charge des prélèvements effectués en centres dédiés, en drive, ….

 

Les mesures prolongées jusqu’au 31 décembre 2020

 

  • Réalisation d’actes de téléconsultation avec les médecins sans prescription
  • Possibilité d’exercer simultanément avec les infirmières libérales remplaçantes
  • Possibilité d’intervenir dans les EHPAD avec facturation de tous les soins dispensés par les IDEL(s)

 

Au vu de l’évolution de l’épidémie de coronavirus, certains de ces dispositifs pourraient être amenés à être prolongés ou renforcés.

C’est donc un sentiment mitigé, qui se ressent au sein de la profession. Mobilisée mais inquiète, mal équipée mais avec de nouvelles responsabilités, l’hiver 2020-2021 risque là encore d’être éprouvant pour les infirmières et infirmiers libéraux.

Et vous, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous en ce début d’automne ? Quelles sont vos principales craintes ?