Les infirmières libérales pourront-elles surmonter cette période délicate ?

 

Plus que jamais, les infirmières libérales sont confrontées à un surcroit d’activité et plus qu’au printemps dernier, elles doivent faire face à la prise en charge des patients infectés par le Covid-19. Des infirmiers libéraux s’alarment déjà d’une situation difficilement tenable, et redoutent une dégradation de celle-ci, alors que dans le même temps, des efforts supplémentaires sont demandés à toute la médecine de ville.

 

 

Pourquoi les infirmières libérales sont au bord de l’explosion ?

 

Partout en France, la deuxième vague du coronavirus a placé les établissements hospitaliers sous tension. Mais les soignants de ville sont également plus sollicités que lors de la première période de confinement du printemps. Et elles tirent déjà la sonnette d’alarme, dans plusieurs régions de France.

Car la situation des infirmières et infirmiers libéraux ne concernent pas que les grandes métropoles. C’est ce qu’a confirmé une infirmière libérale de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, aux journalistes de TF1 :

« Les pouvoirs publics n’ont absolument pas anticipé la deuxième vague, et là on y est, et nous, professionnels de santé, on en bave et on est au bout de la rupture. On n’en peut plus »

A la patientèle traditionnelle s’ajoutent donc les patientes et patients COVID-19. Entre les cas contact, les patients asymptomatiques et la réalisation des tests PCR et antigéniques, l’emploi du temps des IDEL(s) a tendance à se densifier depuis plusieurs semaines.

Représentante de l’Ordre des Infirmiers dans le département de l’Yonne, Mme Catherine Jochmens-Moraine se désole de la situation, dont les conséquences ne se limitent pas aux seuls patients infectés par le Covid-19 :

« (…) l’hôpital étant aussi en tension, ça se répercute sur les sorties d’hôpital qui sont un peu précipitées et donc on a récupéré des patients. »

Ces retours à domicile anticipés exigent aussi plus de surveillance et de temps pour les infirmières et infirmiers libéraux, ce qui ne simplifie par leur gestion de leur planning en cette période. Plus la tension se fait sentir sur le système hospitalier, et plus elle se répercute sur la médecine de ville, avec les infirmières et infirmiers libéraux en première ligne.

D’autant plus qu’à chaque visite d’un patient COVID, la durée d’intervention de l’infirmière s’allonge, entre le temps de préparation pour bien se protéger et les gestes à adopter une fois en présence du patient. Un allongement des visites, qui se constate aussi, dans une moindre mesure, chez les autres patients. Ces derniers sont interrogatifs et anxieux, et l’infirmière libérale est alors le seul recours pour se tranquilliser et s’apaiser.

 

La médecine de ville et les infirmiers libéraux appelés à participer à l’effort collectif

 

Malgré cette surcharge de travail incontestable, les infirmières et infirmiers libéraux, comme bien d’autres professionnels de Santé, sont incités à venir renforcer les équipes hospitalières par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Un appel, que bon nombre d’IDEL(s) sont contraints de décliner faute de temps disponible.

Dans son point hebdomadaire du 5 novembre dernier, le Ministre de la Santé, Olivier Véran, a lui-même insisté sur la place importante, que devait jouer cette médecine de ville. Il a donc rappelé, que ces soins de ville auront « un rôle plus grand que lors de la première vague« , puisque les soignants sont déjà équipés et formés à la prise en charge des patients. Il veut même aller plus loin afin de mieux lutter contre la propagation du coronavirus et d’atténuer le choc de cette nouvelle vague sur le système hospitalier.

« Des recommandations vont être finalisées dans les prochains jours et distribuées à la médecine de ville pour la prise en charge, le traitement, ou quand transférer un patient. »

Ministre de la Santé. 05 novembre 2020

 

C’est pour toutes ces raisons, que les infirmières et infirmiers libéraux essaient de faire entendre la dangerosité de cette situation. La seconde vague n’est en rien similaire à la première, et elles sont, à l’instar de leurs consœurs hospitalières, en première ligne. Elles espèrent bien tenir le choc, en attendant de voir concrètement les effets de ce second confinement sur leur gestion du temps au quotidien….

 

Et vous, estimez-vous que vous pourrez surmonter cette période si délicate ? Avez-vous été contacté pour renforcer et épauler les soignants hospitaliers ?