Peu de gens le savent, mais quand on est infirmier libéral, on est libre de se conventionner ou non. L’affiliation à la Convention Nationale des Infirmiers se fait certes de manière automatique mais les infirmiers libéraux doivent pourtant envoyer une lettre recommandée à la caisse primaire d’assurance maladie dans laquelle ils explicitent leur choix d’adhésion ou de non-adhésion. Mais qu’est-ce qui est préférable ? Se conventionner ou travailler « hors convention » ? Découvrez tous les avantages et inconvénients du travail sous Convention.

Un zonage infirmier qui perturbe l’installation conventionnée

Depuis le 27 mai 2012, la Convention Nationale des Infirmiers s’est vu ajouter un nouvel amendement qui apporte quelques modifications quant à l’installation conventionnée des infirmières libérales. Les différents syndicats infirmiers se sont donc accordés avec l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) pour scinder la France en différentes zones plus ou moins dotées. Les grandes villes qui sont sur-dotées ne peuvent alors pas accueillir de nouveaux infirmiers libéraux conventionnés, à moins qu’un infirmier exerçant à cet endroit cesse toute activité et que son remplacement soit jugé pertinent. Avec ce nouvel amendement, les infirmiers sont incités à s’installer dans les zones très sous-dotées grâce à des aides financières.

conventionnement infirmières libérales déconventionnement déconventionnéLes avantages de la convention

En s’affiliant à la Convention Nationale, les infirmiers libéraux bénéficient avant tout du Régime Général. Les infirmiers non-conventionnés cotisent quant à eux au Régime Social des Indépendants, ce qui implique une grille de remboursement beaucoup moins avantageuse pour les patients : le remboursement d’une majoration du dimanche se fait par exemple sur la base de 0.09€ au lieu de 8€ par exemple. De plus, en étant conventionné, le montant de plusieurs cotisations est revu à la baisse par rapport à celui d’infirmiers libéraux travaillant hors-convention : 167€/an contre 500€/an pour la Carpimko et 0.11% des revenus contre 9.81% pour l’Assurance Maladie. Il y a alors de quoi faire de bien belles économies en choisissant de travailler de manière conventionnée !

Les inconvénients de la convention

Mais être conventionné n’a pas que des avantages. Cela implique en effet de respecter certaines contraintes. La convention oblige tout d’abord les infirmières libérales à respecter scrupuleusement les tarifs prévus dans la Nomenclature Générale des Actes Professionnels, la NGAP. Les infirmiers non-conventionnés sont quant à eux libres de fixer leurs propres tarifs, ce qui peut être intéressant, notamment à Paris ou dans les grandes villes, si on souhaite se spécialiser sur des soins « première classe » pour certains patients privilégiés. Le fait d’être conventionné implique également d’avoir un cabinet qui respecte certaines normes, ainsi qu’un taux de télétransmission d’au moins 80%. Cependant ce dernier élément ne s’avère pas vraiment une contrainte lorsque l’on est habitué à utiliser un logiciel de gestion infirmier. Enfin, ce qui peut certainement rebuter plus d’un infirmier à se conventionner est la régulation qu’implique l’amendement applicable depuis le 27 mai dernier.

Et vous, êtes-vous conventionné ou pas ? Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec/sans affiliation à la Convention ? Voyez-vous d’autres avantages et inconvénients à l’affiliation à la Convention Nationale ? Et comment jugez-vous ce nouvel amendement qui limite la liberté des infirmiers libéraux dans leur installation ? Celui-ci a-t-il empêché certains d’entre vous de s’installer dans la ville qu’ils souhaitaient ?