Si les infirmières libérales se plaignent souvent de leurs conditions de travail et de leur rémunération, il faut savoir que la situation n’est pas plus favorable en Polynésie française, surtout au niveau rémunération. Des tarifs d’actes en baisse, des indemnités kilométriques qui n’en sont plus vraiment et en prime le coût de la vie qui n’a cessé d’augmenter. Que vont devenir les malades polynésiens ?

Une rémunération en chute libre

En Polynésie française, on dénombre 180 infirmières libérales. Mais tout n’est pas rose pour elles. En effet, ces derniers temps les choses ont été un peu mouvementées.

Il faut savoir qu’en 2010 les infirmières libérales polynésiennes ont dû baisser le tarif de leurs actes de 3% pour combler le déficit de l’Assurance Maladie. La pilule avait été dure à avaler mais les IDEL avaient encaissé le coup étant donné que cette baisse était censée être ponctuelle. Bien entendu, cela n’a pas été le cas. Mais comme si cela ne suffisait pas, récemment une nouvelle baisse a été annoncée. Et cette fois on ne parle pas de 3%, mais de 5%. Une annonce qui s’affiche comme une injustice pour les infirmières libérales puisque du côté des médecins rien n’a bougé et que les sages-femmes ont quant à elles pu profiter d’une hausse du tarif de leurs actes de 2%.

tahitietiles_polynesieEnfin, comme si le sort s’acharnait sur les IDEL de la Polynésie française, les baisses qu’elles doivent supporter ne s’arrêtent pas seulement au tarif des actes puisque leurs indemnités kilométriques sont aussi touchées. Depuis 4 ans, celles-ci ont en effet été divisées par 9 pour atteindre aujourd’hui 0,08€/km. Un chiffre auquel on peut avoir du mal à croire quand on sait que les indemnités kilométriques minimales en France s’élèvent à 0,35€/km. Un véritable manque à gagner pour les infirmières libérales polynésiennes donc.

Heureusement qu’en France les actes (que l’on peut facturer via un logiciel de gestion infirmier) ne connaissent pas une telle baisse de tarifs.

Des répercussions lourdes pour la santé publique

Avec des revenus qui ne cessent de diminuer, il se pourrait bien que les infirmières libérales de la Polynésie française ne réussissent plus à vivre de leur activité, d’autant plus que le coût de la vie en Polynésie ne cesse d’augmenter. Il est d’ailleurs en moyenne 40% plus élevé qu’en France.

Déjà en difficultés financières, les IDEL risquent de mettre la clé sous la porte. Mais si cela s’avérait être le cas, c’est la santé des habitants qui serait mise en  jeu. En effet, il est important de noter qu’en Polynésie les infirmières libérales jouent également le rôle de médecin à domicile et font office d’hospitalisation à domicile. Aux Marquises par exemple, les médecins ne se déplacent pas et si l’hôpital le plus proche ne peut pas accueillir tout le monde, les patients devront supporter 4 heures de trajet.

Et vous, que pensez-vous de la situation des infirmières libérales de Polynésie française ? Trouvez-vous normal qu’elles ne bénéficient pas des mêmes avantages qu’en France ? Et si les mêmes baisses venaient à arriver en France, pensez-vous que vous pourriez continuer à vivre du métier d’IDEL ?