À l’heure où le statut des infirmières libérales est de plus en plus menacé, il est toujours heureux d’apprendre qu’une nouvelle frange d’activités s’offre à elles.  Le besoin est simple : s’occuper des patients en situation post-ambulatoire. Face à un manque de personnel, l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé) de Picardie a saisi l’opportunité d’offrir aux infirmières libérales la capacité d’y pallier.

infirmiere libérale acte nomenclature soin ambulatoireChirurgie ambulatoire, et après ?

Il est nécessaire de rappeler que la chirurgie ambulatoire est une pratique médicale rapide  pouvant s’effectuer dans la journée (moins de douze heures) et permettant au patient de pouvoir rentrer chez lui sitôt l’opération effectuée. Mais a contrario d’une prise en charge plus lourde nécessitant une hospitalisation de plus ou moins longue durée, le patient se voit livré à lui-même, sous le coup des retombées post-opératoires.

Il s’avère donc que ces patients en situation post-ambulatoire nécessitent un suivi à domicile par une infirmière compétente. Les douleurs  suivant l’opération ainsi que le risque de complications, notamment pour les patients plus âgés, sont source de nécessité médicale. Il est de fait parfaitement logique que des infirmières libérales se voient attribuées ce type de mission, s’incorporant parfaitement dans leur domaine de compétences. On peut penser que ce dispositif aurait dû être mis en place depuis longtemps mais il fallut qu’une unité médicale isolée en Picardie en émette la possibilité.

Une prise de conscience bienvenue

En ce début d’année 2013, l’Agence Régionale de la Santé (ARS) s’est associée à l’URPS infirmiers afin de contrecarrer le manque de moyens mis à disposition des patients en situation post-ambulatoire. Ainsi, des infirmières libérales se rendent désormais au domicile de ces patients au moment de leur retour ainsi que le lendemain de l’opération. Ce dispositif, nommé ISIPAD (Intervention Soins Infirmiers Post-Ambulatoire à Domicile) dispose désormais de quarante infirmières libérales, totalement autonomes grâce à leur logiciel de gestion infirmier. La zone géographique concernée va de Compiègne à Noyon, dans le département de l’Oise.

 

Reste désormais à savoir si cette belle initiative portera ses fruits à l’échelon national

La démarche est nécessaire tant médicalement puisqu’elle évite les rechutes post-opératoires que socialement avec un véritable suivi des patients les plus isolés.  Le procédé n’en est qu’à ses débuts et ne regroupe qu’une quinzaine d’actes sur les trente-huit possibles.  Cependant, la volonté de coordonner le parcours des soins est bel et bien en place et ce projet-pilote va dans la logique des choses, proposée par les infirmières libérales.

Reste désormais à savoir si cette belle initiative portera ses fruits à l’échelon national et surtout à trouver un accord sur la rétribution financière des infirmières libérales, pas encore inscrite dans la Nomenclature concernant cette mission.  En tout état de cause, les retours positifs émanant des patients en situation post-ambulatoire sont une belle avancée dans ce qui pourrait devenir un domaine entièrement voué à l’activité des infirmières libérales.

Et vous, considérez-vous que le fait de confier les soins post-ambulatoire à des infirmières libérales est un progrès ? Cette initiative locale doit-elle devenir nationale ?  Quelles autres missions réservées au personnel hospitalier ou abandonnées par le système devraient être confiées aux infirmières libérales ?