L’accusation de facturation abusive pour un AIS 3 mettant en cause une infirmière libérale varoise a fait grand bruit. Le verdict vient de tomber : un non-lieu est adjugé et relaxe totalement l’infirmière libérale des charges qui pesaient sur elle. Retour détaillé sur cette affaire très symbolique.

La base du problème

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La nomenclature générale des actes professionnels réunissant l’ensemble des prestations administrées par les infirmières libérales est et demeure une source de conflits entre cette profession et la Sécurité Sociale. L’AIS 3 fait partie de cette grille et désigne une séance de soins infirmiers d’une durée de trente minutes cumulable à quatre reprises sur une journée de 24 heures.

Les infirmières libérales entament le décompte d’un AIS 3 dès la demi-heure entamée quand les autorités sanitaires et sociales françaises souhaiteraient que cet AIS 3 comprenne une demi-heure pleine. Le dilemme est difficilement vérifiable et ne peut être solutionné que par des contrôles permanents, mettant sous cloche la liberté d’agir des infirmières libérales. Car il est ici question d’honnêteté professionnelle…

Si la Sécurité Sociale s’insurge quotidiennement dans l’activité des infirmières libérales afin d’examiner sur pièces la qualité de leurs déclarations, ces dernières se sentent inspectées et la qualité de leur travail en pâtit forcément.

Il est temps de revenir sur le procès qui va peut-être faire juridiquement changer le cours des choses.

L’affaire varoise

L’affaire oppose la CPAM de Toulon à une infirmière libérale. Cette dernière est accusée de facturation abusive dans le cadre de ses prestations AIS 3 et on lui réclame alors 27000 euros de remboursement. Sure de son bon droit et de son intégrité professionnelle, l’infirmière libérale ne se laisse pas faire et finit par gagner son procès.

Il faudra désormais mettre l’accent sur des enquêtes de qualité auprès des patients plus que sur des bilans comptables qui laissent totalement de côté l’aspect humain et médical.

Les résultats de l’audience tendent à démontrer qu’un AIS 3 effectué en moins d’une demi-heure ne met pas nécessairement en cause le bon déroulé du soin ni la qualité du résultat. Le tribunal met aussi en garde les CPAM contre l’acceptation quasi aveugle des démarches de soins infirmiers.

Les caisses devront dès à présent s’y prendre à deux fois avant de signer ces demandes puisqu’elles ne pourront plus faire marche arrière une fois les AIS 3 prodigués. Il faudra désormais mettre l’accent sur des enquêtes de qualité auprès des patients plus que sur des bilans comptables qui laissent totalement de côté l’aspect humain et médical.

Le bilan est donc positif pour les infirmières libérales qui remportent une victoire contre un système qui les affecte. Cette affaire varoise est, en effet, l’arbre qui cache la forêt de plaintes provenant de CPAM et d’infirmières libérales payant des indus injustifiés. Le cas devrait faire jurisprudence et engager Sécurité Sociale d’une part et infirmières libérales de l’autre à travailler conjointement dans la confiance plus que dans la méfiance.

Et vous, avez-vous déjà eu affaire à une plainte de la CPAM ? Que pensez-vous du système actuel de rétribution des AIS 3 ? Subissez-vous des contrôles réguliers dans le cadre de votre activité ? Pensez-vous que ce procès remporté est le début d’une période d’accalmie et de conciliation ?