Autorisé depuis 2013 et annoncé depuis 2014, l’autotest du VIH commercialisé par la société française AAZ-LMB sera commercialisé en septembre 2015 alors qu’il devait l’être depuis juin. Une déception de plus face à l’imminence de pouvoir dépister au plus vite les séropositifs qui s’ignorent. Le fabricant explique sur son site qu’il faut « laisser le temps à l’ensemble des acteurs de santé de se former à la dispensation de l’autotest VIH ainsi qu’à l’accompagnement des personnes qui s’auto dépisteront ». L’HAS a par ailleurs édité un guide pour répondre aux questions des professionnels de santé dont les infirmiers libéraux.

L’auto-test VIH un moyen simple de connaître sa séropositivité pour une prise en charge plus rapide et donc plus efficace

Afin de favoriser une prise en charge plus efficiente de la séropositivité, rappelons qu’en France 150 000 personnes sont séropositives et 28 000 l’ignorent, les autotests mis au point par la société française AAZ-LMB sont autorisés à la vente depuis 2013. Ces autotests, les tout premiers fabriqués (en France qui plus est), sont faciles d’utilisation et ne demandent que 15 minutes d’attente pour connaître le verdict final.

En effet, malgré le nombre grandissant de campagnes de sensibilisation au dépistage du VIH, l’HAS estime que « 20% des personnes infectées ignorent encore leur séropositivité et près de 30% la découvrent à un stade avancé de la maladie ». Là où une nouvelle étude américaine START financée par l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) vient démontrer une nouvelle fois la nécessité absolue d’être dépisté et traité au plus vite.

Cette étude américaine a débuté en 2011 à travers 35 pays avec 4.685 hommes et femmes infectés par le VIH, âgés d’au moins 18 ans avec un âge médian de 36 ans. Elle a démontré très rapidement que sur les séropositifs diagnostiqués très tôt et soignés rapidement il existait 53 % moins de risques de décéder ou de développer des maladies liées à l’infection.

Selon Anthony Fauci directeur du NIAID « Nous avons désormais la preuve irréfutable d’un gain beaucoup plus grand pour la santé d’une personne infectée par le VIH de commencer une thérapie antirétrovirale plus tôt que plus tard. De plus, une thérapie précoce non seulement améliore la santé des personnes infectées mais en même temps elle réduit leur charge virale et du même coup le risque de transmettre le VIH à d’autres ».

L’autotest a donc de grandes chances, à défaut de faire disparaître la maladie, de pousser les personnes qui se découvriront séropositives à effectuer les examens sanguins complémentaires indispensables afin de commencer au plus vite la trithérapie la mieux adaptée pour être mieux soignés.

Prévention et prise en charge par les infirmiers libéraux, le guide de l’HAS concernant l’autotest VIH

La société de fabrication de l’autotest de séropositivité a repoussé sa commercialisation estimant que les professionnels de santé n’étaient pas suffisamment informés sur les modalités exactes des conditions de cet examen « à domicile » qui se doit d’être encadré.

Pour vous les infirmiers libéraux, souvent face à des situations d’urgence ou des difficultés au dépistage ainsi que pour tous les professionnels de santé, l’HAS a édité un guide afin de vous aider à orienter les futurs utilisateurs de ce fameux autotest.

Il est important de préciser par exemple que pour toute contamination possible avec le VIH inférieure à trois mois le test n’est pas assez fiable. De plus, ce test, qui peut s’avérer positif, doit être obligatoirement suivi d’un contrôle par un test en laboratoire (Elisa de 4e génération). Enfin il est important de préciser à tous vos patients potentiellement concernés que ce test ne remplace en aucun cas les autres méthodes de dépistage.

N’hésitez pas à consulter le guide fourni par la Haute Autorité de Santé qui vous accompagnera dans toutes ces nouvelles démarches. En continuant toujours à prévenir plutôt que de guérir…

Et vous, infirmières et infirmiers libéraux, pensez-vous que ces autotests inciteront les personnes au dépistage de leur séropositivité ? De quelle façon pensez-vous adapter vos conseils médicaux en fonction de cette nouveauté ? Vous sentez-vous suffisamment informés concernant les autotests de séropositivité ou souhaiteriez-vous d’autres démarches du Législateur ?