Les infirmières et infirmiers sont en colère et ont décidé de le faire savoir !  

Un appel à la grève a été lancé le 25 septembre dernier par le SNPI. Cette journée d’action du 01er octobre sera l’occasion de rassembler l’ensemble des revendications de la profession, et elles sont nombreuses. La date marquera-t-elle le début d’un mouvement d’ampleur chez les infirmières et les infirmiers ?

Les représentations syndicales des infirmiers font état de leur grief

C’est par communiqué (rendu public le 25 septembre dernier), que le Syndicat National des Professions Infirmiers (SNPI) a fait connaître son appel à la grève du 01er octobre 2015. L’appel est lancé à toute la profession, depuis le personnel de la fonction publique jusqu’aux infirmières et infirmiers libéraux. Même si les revendications sont nombreuses et multiples (voir ci-dessous), le syndicat a justifié cet appel à la grève par les demandes suivantes :

  • La reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé en retraite (bonification d’un an pour 10 ans, catégorie active)
  • La revalorisation salariale conforme au niveau de responsabilité des professionnels infirmiers
  • L’élargissement de l’exclusivité d’exercice des IADE (Infirmier Anesthésiste Diplomé d’Etat) et IBODE (Infirmier de bloc Opératoire Diplômé d’Etat)
  • La création d’une spécialisation en santé mentale, après une formation en master
  • La Reconnaissance en master des formations IBODE, puériculture et cadre infirmier
  • Le retrait de l’article 51 de la loi HPST (Hôpital, Patient, Santé et Territoires) avec ses transferts d’actes et la déqualification des soins

Formation, reconnaissance et rémunération, des attentes de toutes les professions infirmières

Quel que soit le statut et indépendamment du lieu d’exercices, les infirmières et les infirmiers se retrouvent dans ces revendications, qui tiennent en 3 points principaux.

  1. La reconnaissance de la formation, des responsabilités engendrées par l’exercice de cette profession ou encore l’importance de leur rôle dans la coordination des soins et du parcours de santé reste une demande ancienne et récurrente. Même si il peut exister des demandes sectorielles propres à telle ou telle catégorie d’infirmières, la reconnaissance fait partie des attentes les plus importantes de toute la profession.
  2. La formation initiale et/ou continue, générale ou spécialisée complète cette attente de reconnaissance. Devant des pathologies de plus en plus complexes, des soins de plus en plus encadrés et organisés, la formation des infirmières et des infirmiers s’est considérablement densifiée et développée au cours des dernières années, sans qu’une réelle reconnaissance vienne valider les efforts engagés. La profession attend donc bien une validation des efforts déjà entrepris jusque-là, mais attend aussi la mise en place de formation diplômante pour répondre aux nouveaux enjeux de la médecine de demain.
  3. La revendication salariale existe bel et bien, et il serait trompeur de vouloir le nier. Mais tant pour les infirmières et les infirmiers libéraux que pour les fonctionnaires de la Santé publique, cette attente « salariale » ne constitue en aucun cas le cœur des revendications.

Ces principales attentes, complétées par bien d’autres au niveau local et/ou catégoriel, sont, faut-il le rappeler, anciennes. Mais elles se manifestent, alors que le projet de modernisation de Santé devrait, à en croire Marisol Touraine, Ministre de la Santé, entraîner une véritable révolution avec la création notamment d’une nouvelle profession intermédiaire : les Infirmier(e)s de pratiques avancées.

Il apparait donc logique, qu’avant de créer de nouvelles professions et avant d’engager une telle transformation en profondeur, les infirmières et les infirmiers souhaitent (enfin) se faire entendre.

Les IDEL(s) en colère se mobilisent pour faire part de leur exaspération

Même si le SNPI appelle aussi les infirmières et infirmiers libéraux à se joindre au mouvement, on pourrait croire, de prime abord, que ceux-ci sont moins concernés par les motifs (officiels) de cet appel à la grève. Il n’en est rien, puisque les IDELS aussi font valoir leur droit à reconnaissance et à formation dans une époque où la généralisation de l’ambulatoire, notamment, pousse vers les cabinets infirmiers des patients sortis (trop ?) rapidement de l’hôpital. La reconnaissance encore et la formation toujours, lorsqu’il s’agit des personnes âgées, pour lesquels l’objectif affiché de maintien à domicile repose aussi, en bonne partie, sur les infirmières et infirmiers libéraux. La question économique fait aussi partie des attentes de ces professionnels libéraux, sans prendre plus d’importance que pour le reste de la profession.

Mais en plus de toutes ces demandes, les IDEL(s) ne sont-ils pas en pleine mobilisation contre ce qui apparaissait déjà il y a quelques jours comme une « attaque en règle » de leur profession ? On se posait la question de l’ampleur de cette mobilisation des infirmières et des infirmiers libéraux suite à la publication du rapport de la Cour des Comptes, et la journée du 01 er octobre prochain sera peut-être une première réponse…

Infirmières et infirmiers libéraux, vous mobiliserez-vous pour cette journée d’action du 01er octobre prochain ? Quelle sera votre principale revendication ? Profiterez-vous de cette possibilité pour faire entendre votre mécontentement à l’égard des magistrats de la Cour des Comptes ?