Nous n’espérons pas (et du reste, nous ne le pourrons jamais, puisque chaque situation est, par définition unique et personnelle) expliquer les motivations des IDEL(s) par rapport aux IDE(s). L’exercice libéral de la profession d’infirmière ou d’infirmier est-il un choix, motivé par le tempérament de chacun ou une volonté, basée sur la conception même des soins à apporter à la patientèle ?

Infirmières ou infirmiers, une profession mais des réalités bien différentes

Nous connaissons tous des exemples de reconversion dans l’un ou l’autre sens. Des infirmières d’hôpitaux publics, qui décident, après des années de réflexion, de s’installer en tant qu’IDEL. Le changement est radical, mais les retours d’expériences attestent que dans la majorité des cas, le passage est bénéfique et correspond bien aux motivations initiales. Même si les exemples sont moins nombreux, nous pouvons néanmoins citer les cas de ces infirmières et infirmiers libéraux, qui décident, suite à un ras-le-bol ou pour faire face à un changement dans leur vie personnelle, d’exercer leur profession dans un établissement de soins, privé ou public.

Il ne s’agit pas de hiérarchiser chacune de ces situations mais bien de s’interroger sur les missions dévolues à chacune de ces professions, qui, en théorie (et en théorie seulement), devraient être similaires, ou tout du moins tendre vers le même but.

Un exercice en toute autonomie ou la passion du travail d’équipe ?

Ce serait une erreur de considérer, que l’infirmière travaillant dans un établissement de soins se distingue de son homologue libérale par sa seule appartenance à une équipe de soins. Les infirmières et infirmiers libéraux ne travaillent pas seuls. Certes au quotidien, chaque IDEL peut se sentir isolé, tout comme une infirmière évoluant dans un service de soins palliatifs, pourra perdre pied sans pouvoir se confier à quiconque.

Les IDEL(s) s’inscrivent dans un parcours de soins, défini à l’avance pour leur patientèle. Si l’exercice libéral de la profession infirmière représente bel et bien une forme de solitude, les infirmières et infirmiers libéraux apparaissent bien comme des interlocuteurs privilégiés entre les patients et la famille d’une part, et les médecins et les professionnels de santé d’autre part. Avec ou sans l’utilisation d’un logiciel infirmier, les IDEL(s) font incontestablement partie d’une chaine hiérarchisée et organisée de soins. Il n’en est pas autrement pour les infirmières des hôpitaux ou des cliniques, même si cette appartenance peut être plus facilement appréhendée.

La tracasserie administrative, le pendant des travers de l’administration

Il suffit de consulter les articles de presse ou d’écouter les réactions liées à l’actualité pour comprendre à quel point le malaise des infirmières du secteur public notamment se désespèrent d’une situation, qui se dégrade depuis bien des années. La lenteur des décisions, le manque de moyens, la compression du personnel, les décisions prises par des administrateurs bien éloignés de la réalité du terrain….Les griefs contre les autorités de la Santé ne manquent pas, dès lors que l’on interroge ces infirmières, évoluant dans l’un ou l’autre des services.

Pour autant, cette lourdeur de l’hôpital n’est pas à opposer à l’apparente liberté offerte par le statut d’infirmière ou d’infirmier libéral. La tracasserie administrative, la complexité des relations entre les IDEL(s) et les CPAM(s), les nouveaux règlements imposant des obligations parfois incompréhensibles, le manque de considération de la part des pouvoirs publics, ….Les IDEL(s) sont en la matière aussi décontenancés que les infirmières et infirmiers conventionnels. La nature de ce malaise est certes différente en fonction du statut, mais les conséquences restent similaires, dans la plupart du temps.

Les infirmières et les infirmiers, une seule et unique motivation : le bien-être de leurs patients

Bien évidemment, les infirmières des cliniques ou même des hôpitaux n’effectuent pas les mêmes soins que leurs consœurs, ayant choisi l’exercice libéral de leur profession. Certaines infirmières appartiennent à des services spécialisés, alors que bien des IDEL(s) ont dû s’adapter et se former pour faire face à une patientèle bien spécifique. La profession reste pour autant la même dans l’esprit, et la santé et le confort des patients font partie des motivations premières des infirmières et des infirmiers.

Pourquoi alors vouloir à tout prix opposer le personnel soignant des cliniques et hôpitaux aux infirmières et infirmiers libéraux ?

Infirmières et infirmiers libéraux, quelle est selon vous la principale différence entre votre profession et celle des autres IDE(s) ? L’exercice infirmier dans un service hospitalier vous attire-t-il ? Pourquoi ?