Les IDEL(s) mobilisés pour le maintien des personnes âgées à domicile grâce au dispositif PAERPA

 

Maintien des personnes âgées à domicile, hospitalisation à domicile, …. Le système de santé se transforme et les expérimentations en tout genre permettent d’explorer de nouvelles pistes. Testé en région Centre notamment, le projet PAERPA est étendu en 2016 à toutes les régions de France.

 

Prévenir la perte d’autonomie et ne plus subir l’urgence …

Depuis septembre 2013, le projet Personnes Agées en risque de perte d’autonomie (PAERPA) est testé dans la région Centre. Infirmière libérale en Indre et Loire, Gisèle Gravier Bujeau explique que L’idée de départ est de trouver des palliatifs aux ruptures du parcours de soins des aînés . Il s’agit bien de prévenir la perte d’autonomie plutôt que de réagir dans l’urgence. L’IDEL l’explique fort bien : il s’agit d’avoir un coup d’avance, ne serait-ce pour que nous ayons les bons interlocuteurs

C’est à travers une grille définissant les facteurs de risque et les points de surveillance, que l’expérimentation a pu être menée. Les infirmières et les infirmiers libéraux concernés sont alors au cœur du dispositif. Tous les professionnels de santé, intervenant au domicile des personnes âgées participantes au projet, peuvent détecter plus aisément ces critères de fragilité (amaigrissement, période de tristesse, perte d’un parent proche, …) et avertir en temps réel le médecin traitant.  

Les IDEL(s) au centre des CCP, un rôle essentiel et nécessaire 

C’est alors que peut se réunir la Coordination Clinique de Proximité (CCP), une des clés de la réussite de ces PAERPA. Ces CCP se réunissent à chaque fois, qu’un signalement est effectué et regroupe au maximum 3 personnes, ce qui renforce l’efficacité et la rapidité de l’intervention. On retrouve alors le médecin traitant, l’infirmière ou l’infirmier libéral, le masseur-kinésithérapeute, le pharmacien, …, en fonction de l’origine de l’intervention. La CCP se réunit soit au domicile du patient, soit à distance en s’appuyant sur les nouveaux outils de vidéo-conférence notamment. Mme Gisèle Gravier Bujeau se félicite de cette initiative en notant : Il s’agit vraiment d’un travail en équipe pluridisciplinaire innovant. Je suis infirmière depuis 30 ans et me retrouver au domicile du patient pour une approche globale ne m’était jamais arrivé.

La CCP veille à une approche globale de chaque cas, rendant le système plus efficace. L’infirmière libérale précise

Nous discutons du cas de la personne, nous recensons ses problèmes sociaux et médico-sociaux tels que l’organisation des transports, des repas, la coordination, bref tout ce qui peut être problématique en termes d’autonomie

Une approche globale pour une solution plus pertinente au service des patients !

C’est aux termes de cette réunion de la CCP, qu’est défini un Plan Personnalisé de Santé (PPS). Il s’agit alors de définir en détail les buts fixés mais aussi et surtout les intervenants impliqués. Ce PPS, validé par le médecin traitant, doit ensuite être transmis à la Coordination Territoriale d’Appui (CTA), qui va prendre le rôle d’organisateur. Dans certains cas, le CTA ne sera pas l’intervenant, car l’objectif visé reste double :

  • Une approche globale de la situation des patients
  • Une proximité renforcée pour ne pas perdre en efficacité

L’infirmière libérale l’explique fort bien, lorsqu’elle décrit par le menu l’importance de cette relation :

Dans le parcours de santé des aînés, nous constatons régulièrement les actions qui restent à mener mais qui ne relèvent pas de nos missions comme le portage du repas Cela relève désormais de la CTA. L’équipe décide ensuite d’une date afin de réaliser une première évaluation d’atteinte d’objectifs.

Le maintien à domicile pour répondre aux attentes des patients et des familles !

C’est un système « révolutionnaire » à en croire l’infirmière libérale, puisque le maintien à domicile des personnes âgées reste un des objectifs ultimes de ce projet PAERPA. L’impact sur le quotidien des patients mais aussi des familles est indéniable, et l’infirmière libérale retrouve son rôle central dans l’accompagnement de sa patientèle.

Formés au PPS, les professionnels de santé concernés bénéficient enfin d’une rémunération, puisque la nomenclature s’est vue, pour la région Centre uniquement et pour la durée de l’expérimentation, dotée d’une « PPS » de 100 euros avec un coefficient de 0.6 pour le médecin et de 0.4 pour l’IDEL. Lorsque la CCP est composée de trois personnes, la répartition s’établira comme suit : 40 % pour le médecin et 30 % pour chacun des deux autres intervenants.

Cette expérimentation visant le maintien des personnes âgées à domicile est étendue petit à petit à toutes les régions de France, qui disposent toutes en 2016 d’un territoire PAERPA.

Etes-vous concernés directement par ces territoires PAERPA ? Estimez-vous, au gré du dispositif, que l’approche globale du patient sera réellement bénéfique pour les patients d’une part et pour les IDEL(s) d’autre part ?