Face à la grogne du personnel soignant, et les infirmières libérales en font partie, le Ministère de la santé a laissé entendre que certaines mesures pourraient être prises rapidement. Ces avancées concernent principalement les infirmières et infirmiers hospitaliers, alors que les infirmières libérales semblent être oubliées … L’exercice libéral de la profession infirmière expliquerait-il cette différence de traitement ?

Les infirmières libérales confrontées à bien des difficultés

On le relate fréquemment ici mais la vie quotidienne d’une infirmière libérale ne ressemble en rien à un long fleuve tranquille. Il y a les tournées à organiser, les patients et les familles à gérer, les transmissions aux collègues à effectuer. Des journées à rallonge donc, qui ne se terminent pas une fois que l’infirmière libérale a refermé la porte de son domicile. Doit-on revenir sur les tracasseries administratives, les heures passées à pointer ses relevés, les coups de téléphone aux différentes caisses ou aux mutuelles…. Toutes les professions, et pas uniquement celles relevant du domaine médical, peuvent également connaître de tels tracas. Mais avouons que les infirmières libérales ne sont pas épargnées par ces « soucis » ordinaires, serait-on tenté de dire.

Nous ne noircirons pas le portrait en revenant sur les indus réclamés de plus en plus souvent par les caisses d’assurance maladie ou les litiges nés de l’interprétation fantaisiste des textes par certains, comme avec l’exemple des IK déjà soulevés de nombreuses fois ici et ailleurs. A ces tracasseries spécifiques aux IDEL(s) s’ajoutent enfin toute la complexité du statut de profession libérale.

Infirmière libérale, une profession indépendante choisie par passion !

Mais être infirmière ou infirmier libéral reste souvent un choix porté par ces professionnels au service de la santé de leurs patients. Loin de l’image d’Epinal de « l’infirmière bonne sœur », l’infirmière libérale exerce souvent sa profession avec passion et dévouement. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les nombreux témoignages, que vous nous laissez semaine après semaine. Sans parler de sacerdoce, il faut reconnaître que les infirmières libérales ont volontairement choisi, dans une (très) grande majorité des cas, cette forme originale de la profession infirmière.

Si l’exercice libéral de la profession infirmière laisse apparaitre tous ces tracas, ces soucis, il ne doit pas faire oublier que derrière le professionnel de santé se trouve avant tout un homme ou une femme.

L’infirmière libérale est aussi, bien souvent, épouse et mère de famille, et l’infirmier lui, lorsqu’il finit sa journée, endosse sa casquette de papa poule ou d’époux dévoué. Rien ne semble différer entre cette situation et celle, vécue par la grande majorité de nos concitoyens. On pourrait croire, derrière ce portrait, que la profession d’infirmière libérale représente un métier comme un autre sauf que ….

Les patients, le cœur de la profession d’infirmière libérale

Les infirmières et infirmiers libéraux, comme leurs collègues hospitaliers, ont un rôle : soigner et accompagner leurs patients. Contrairement à bien d’autres professions stressantes et usantes, l’infirmière libérale est confrontée au quotidien à la maladie, à la souffrance et parfois à la mort. Relativiser, prendre sur soi, prendre de la distance, toutes ces précautions sont enseignées aux élèves infirmières pour que ces situations difficiles et pourtant quotidiennes ne se révèlent pas trop handicapantes.

On connait la difficulté à prendre ce recul nécessaire, d’autant plus, que contrairement aux professionnels de santé travaillant au sein de structures organisées, les infirmières libérales se retrouvent seules pour affronter ces moments pénibles. C’est en cela, que la profession d’IDEL, comme d’autres professions paramédicales et médicales, ne peuvent pas être comparées aux autres. Il ne s’agit pas ici que d’une simple activité, que l’on peut oublier une fois la journée de travail finie.

Ceci expliquant peut-être cela, les infirmières et infirmiers libéraux se sentent mal ou pas reconnus du tout tant par leur autorité de tutelle que par l’opinion publique. Les revendications, portées par les IDEL(s), restent pourtant bien souvent inaudibles, faute de mobilisation il faut bien l’avouer. Contrairement à des professionnels salariés, les infirmières et infirmiers libéraux n’ont guère de possibilité pour manifester et donc se faire remarquer, sauf s’ils acceptent de la faire au détriment du bien-être de leur patientèle…

Estimez-vous aussi que les infirmières libérales n’arrivent pas à se faire entendre ? Comment l’expliquez-vous et quelles sont selon vous les solutions pouvant pallier à ce problème ?