Pour la fête des mères, les infirmières libérales en attente de plus d’égalité ?

Si l’infirmière libérale reste une professionnelle de santé, respectueuse des règles et des normes qui lui sont imposées, elle attend aussi plus de reconnaissance et d’égalité. Une attente encore plus légitime à l’approche de la fête des mères !

Infirmière libérale, une vocation passionnante ou un métier pénible ?

La question a déjà titillé toutes les infirmières et les infirmiers libéraux mais aussi leurs confrères et consœurs hospitaliers. Au départ, une bonne partie des IDEL(s) a bien décidé de son orientation professionnelle en décidant de suivre « une vocation » : soigner les autres. Nous ne nous interrogerons pas ici sur la distorsion, pouvant exister entre les attentes des étudiants en soins infirmiers et des infirmières libérales déjà en activité, mais bien sur la réalité d’une profession. On lit et on entend, de plus en plus, des infirmiers libéraux souligner les difficultés toujours plus contraignantes de leur profession. Mais alors, le métier d’infirmière libérale est-il pénible aux termes de la législation en vigueur ?

Pour commencer, il faut rappeler que plus de 80 % de la profession est féminine. La pénibilité ne se définit pas en fonction du sexe des personnes concernées, mais la fatigue et l’usure physique ne peuvent pas être analysées sans tenir compte des différences existantes entre les infirmiers et les infirmières libérales.

L’infirmière libérale, une soignante mais avant tout une femme !

Certes, l’infirmière libérale peut, à l’inverse de ces collègues évoluant en milieu hospitalier, organiser ses tournées at ainsi mieux gérer son emploi du temps. Cette théorie souffre néanmoins de la dure réalité du quotidien. L’isolement de l’infirmière libérale, la complexification des prises en charge, les relations difficiles avec les caisses d’Assurance Maladie, …. représentent autant de contraintes, qui limitent cette utopie de la liberté totale de s’organiser. C’est bien vers l’infirmière libérale, que les patients se tourneront pour trouver une réponse à leur besoin de qualité et de continuité de soins.

Des journées de 10 ou 12 heures, des semaines de travail sans jour de repos ne représentent pas des situations exceptionnelles. Certes, l’infirmière libérale n’est pas la seule professionnelle à devoir faire face à de telles surcharges de travail, mais elle doit répondre à un enjeu d’intérêt général, celui-là même qui a fait naitre cette vocation. La Santé des patients impose ainsi des contraintes fortes sur les IDEL(s). On comprend aisément la multiplication des protocoles, l’émergence de nouvelles règles et la responsabilisation de ces professionnelles de santé, puisque l’objectif visé reste le bien-être et la santé de tout un chacun.

Pas facile dans ces conditions pour l’infirmière libérale de concilier son activité professionnelle avec sa vie sociale et / ou privée. Confrontée à la maladie mais aussi à la mort, l’infirmière libérale ne peut, à l’inverse de bien d’autres professions, oublier sa journée de travail à la fin de sa tournée. Les impacts psychologiques restent forts, rendant cette conciliation plus difficile qu’ailleurs.

 

Quand l’infirmière libérale est aussi une mère de famille !

Si les contraintes horaires, les pressions liées aux relations avec les mutuelles ou les caisses d’Assurance maladie, les confrontations aux situations parfois difficiles de leur patientèle font du métier d’IDEL une profession exigeante, l’infirmière libérale est aussi, bien souvent, une maman. A quelques jours de la fête des mères, l’infirmière libérale peut alors ressentir toutes ces difficultés accumulées au cours de ses tournées. Etre Maman et Infirmière libérale n’est pas impossible, même si concilier les deux impose une bonne dose d’organisation.

A ce ressenti s’ajoute enfin ce qui est vécu comme une véritable injustice de la part des infirmières libérales. Le congé maternité des infirmières libérales et de toutes les professions paramédicales est bien différent de celui appliqué aux seules femmes médecins libérales. Certes, le candidat devenu président de la République, Emmanuel Macron, s’est déjà engagé : « Je veux un congé maternité garanti pour toutes les femmes, quel que soit leur statut ». Il n’empêche que les infirmières libérales se montrent logiquement impatientes de pouvoir aborder ce moment de la maternité en toute sérénité, sans avoir à craindre pour la survie même de leur activité. Est-ce peine perdue de rappeler cette demande à la veille de la fête des Mères ?

Et vous, considérez-vous le métier d’infirmière libérale comme un métier pénible et usant ? A votre avis, la législation tient-elle assez compte de la féminisation de la profession ?