Tout ne s’apprend pas dans les livres ou sur les bancs de l’école. Cette maxime populaire se vérifie plus encore s’agissant de la formation des futures infirmières. Et parfois pour mieux saisir la diversité des problématiques, il faut pouvoir prendre du recul, comment l’ont fait récemment 16 étudiants de l’IFSI de Chartres.

 

Des études à l’installation d’une infirmière libérale, un long parcours d’apprentissage

 

Le passage dans un Institut de Formations en soins Infirmier (IFSI) puis une expérience en tant qu’infirmière diplômée d’Etat sont les deux conditions principales pour s’installer en tant qu’infirmière libérale. La formation puis l’expérience doivent permettre à la future IDEL de pouvoir affronter les innombrables situations, qui se présenteront à elle durant sa vie professionnelle. Il suffit de parcourir les forums ou de parcourir certains messages partagés sur les réseaux sociaux, pour comprendre à quel point les infirmières libérales débutantes se déclarent peu ou mal préparées à certaines situations. Cependant, la formation des infirmières en France reste de très bonne qualité à en croire les classements établis entre les différents pays européens.

Le diplôme d’Etat d’Infirmière permet d’exercer en France mais aussi dans tous les pays de l’Union européenne, liste à laquelle il faut rajouter le Québec. Des modifications on été apportées notamment en ce qui concerne les infirmières de pratiques avancées (IPA).

C’est donc au cours de cette période de formation, que les étudiantes et étudiants doivent apprendre non seulement les soins, qu’ils auront à prodiguer mais aussi un savoir-faire et un savoir-être. Le rapport au patient et à la maladie, la confrontation à la souffrance et à la mort, la nécessaire distance à conserver, …. Ces apprentissages sont ceux, qui sont fréquemment cités lorsqu’il s’agit de définir les domaines pour lesquels les infirmières libérales estiment avoir manqué de formation. Etre infirmière libérale c’est aussi apprendre en se nourrissant de sa propre expérience.

Être infirmière libérale aujourd’hui, s’ouvrir à toutes les facettes du soin !

 

C’est notamment pour découvrir plus en avant ces situations souvent difficiles, qui les attendent, que les étudiants de seconde année de l’IFSI de Chartres sont partis, 5 semaines durant, dans 3 pays d’Asie. Accompagnés par des associations humanitaires, ils ont pu se confronter à la réalité du quotidien des infirmières à l’autre bout du monde. Et les différences sont nombreuses, comme l’ont confié ces étudiants aux journalistes de l’Echo Républicain. A l’hôpital pédiatrique d’Hanoï, Valentine avoue avoir été surprise par la distance des infirmières : « Les enfants peuvent hurler, les infirmières ne leur parlent pas. ». Cela n’empêche pas les étudiants de souligner que même si le relationnel reste un aspect à revoir en Thaïlande, les infirmières restent d’excellentes techniciennes.

En Inde, d’autres étudiants se sont heurtés à la dure réalité économique, comme le résume parfaitement Morgane : « Pas d’argent, pas de soins. C’est pourquoi beaucoup d’Indiens se tournent aussi vers les médecines alternatives comme les plantes, et puis vers la prière. ». Enfin, au Sri Lanka, 6 futures infirmières ont découvert une réalité, qu’elle n’imaginait pas. Bérengère décrit ainsi une habitude de l’hôpital sri lankais : « L’infirmière rentre dans la chambre, fait une prise de sang au patient sans lui parler. ». La douleur n’est pas prise en compte, et il n’existe pas de communication entre les soignants et les patients.

Partir à l’autre bout du monde, une école pour devenir infirmière libérale !

Quel que soit le pays, les étudiantes et étudiants gardent un souvenir fort de ces 5 semaines, avouant tous envisagé leur formation sous un nouveau jour. Certes, les stages dans ces pays lointains ne présentent guère de similitudes avec le métier d’infirmière libérale ou encore avec la formation d’infirmière en France, mais ils ont permis de prendre du recul. Tous s’accordent aussi à rappeler : « On a de la chance d’avoir une telle offre de soins chez nous. ».

C’est en se frottant à la réalité d’autres pays, que ces étudiantes ont pris conscience de la qualité des soins prodigués aussi bien par les infirmières libérales que par leurs consœurs hospitalières. Alors même si la formation infirmière n’est pas parfaite, elle a néanmoins le mérite d’aborder tous les aspects de la profession, quelle que soit la nature de l’exercice. Et en des temps troubles et incertains, il convient aussi de souligner avec force les atouts, qui caractérisent notre système de santé en général et la formation infirmière en particulier.

 

Et vous, que pensez-vous de la qualité de la formation infirmière en France ? Avez-vous déjà eu l’occasion d’être confronté à d’autres réalités ?