Parce que la Réforme de la santé portée par le gouvernement est ambitieuse, le Ministère de la Santé a décidé de dresser un premier bilan après quelques mois de discussions et plusieurs décisions. Une manière de souligner, que les objectifs fixés seront atteints.

Un premier bilan intermédiaire pour garantir l’égalité de l’accès aux soins pour tous

Depuis que la Réforme du système de la santé en France, baptisée sobrement « Ma Santé 2022 » a été rendue publique, les professionnels médicaux et paramédicaux soutiennent certaines des mesures tout en en condamnant d’autres. Les infirmières et infirmiers libéraux ne font pas exception à la règle. De manière générale, la très grande majorité des acteurs de santé a néanmoins compris qu’une des priorités portées par la Réforme initiée par Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, était de libérer du temps médical. La création des postes d’assistants médicaux a fait couler beaucoup d’encre, mettant en avant l’opposition des infirmières libérales, qui voyaient dans cette mesure, les conditions pour le développement d’une concurrence déloyale.

De même, certaines infirmières libérales s’indignaient de voir que la Ministre avait décidé de faire appel aux médecins généralistes retraités pour venir soutenir les médecins « débordés » dans certaines zones de notre territoire. Toujours est-il, que malgré ces oppositions et ces contestations, les autorités publiques mettent tout en œuvre pour parvenir à leurs fins et atteindre les objectifs fixés par le plan de Mme la Ministre. Le 03 mai, Mme Buzyn a fait un premier bilan des opérations réalisées se concentrant sur les actions entreprises pour garantir l’accès aux soins.

Les soins du quotidien et de proximité, la priorité de la Réforme de la Santé

A cette occasion, le Ministère a pu dresser un bilan plus précis de la situation. Il a ainsi été souligné, que 1200 territoires intercommunaux avaient été identifiés en ce qui concerne les « difficultés en matière d’accès aux soins » tout en soulignant que pour 500 de ces territoires, une solution était imminente. La Ministre de la Santé a également pu revenir sur l’importance qu’elle portait à l’essor des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Ces dernières ont augmenté de 37 % depuis mars 2017, et Mme Buzyn a appelé les infirmières libérales comme tous les autres professionnels de santé à s’impliquer plus activement encore dans ces MSP.

Cela a enfin permis à Mme Buzyn de se féliciter d’une des mesures annoncées avec le développement des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS). En voulant assurer et garantir une meilleure coordination des professionnels de santé sur un territoire donné, le Ministère de la Santé a souhaité mettre les infirmières libérales et les acteurs des soins dits de ville au cœur du dispositif. Entre décembre 2018 et avril 2019, le nombre de projets CPTS a augmenté de 25 %. Si on recense un peu moins de 300 projets, 75 CPTS sont d’ores et déjà reconnues par les Autorités Régionales de Santé (ARS). Rappelons quand même que le territoire doit, aux termes de la Réforme, être intégralement couvert par ces CPTS dès 2021.

Les infirmières libérales, une solution pour libérer du Temps Médical pour les …médecins généralistes

Dans un communiqué daté du 03 mai 2019, le Ministère de la Santé rappelle l’importance de ces CPTS, en soulignant l’absolue nécessité que les infirmières libérales et tous les professionnels de santé soient directement impliqués dans leur développement. « Cette transformation profonde de la manière de soigner et d’organiser les soins repose sur la confiance faite aux acteurs pour imaginer des solutions nouvelles, adaptées à leur territoire et aux besoins de leur population, à l’instar des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). »

Cela permet au Ministère de rappeler que l’objectif ultime consiste bien à « libérer » 3 millions de consultations médicales d’ici 2022. La coopération, la coordination et la délégation des tâches n’y suffiront pas. C’est pourquoi le Ministère se félicite de « l’arrivée des 300 premiers infirmiers en pratique avancée. Ces derniers, de niveau Bac+5, disposeront de compétences plus étendues pour se voir confier le suivi de patients atteints de maladies chroniques stabilisées. ». Et parce qu’il faut aller encore plus vite et encore pus loin, toutes les voies sont explorées, comme la prescription de médicaments par les pharmaciens eux-mêmes, quitte à déclencher une nouvelle vague de contestation des infirmières libérales.

Ce premier bilan d’étape du Ministère de la Santé souligne bien, que si les objectifs sont connus, les voies pour les atteindre font encore débat.

Et vous, considérez-vous que les dossiers évoluent dans le bon sens ? Quels seraient les axes de développement à privilégier pour les Infirmiers libéraux ? Et pour le système de santé en général ?