Infirmière libérale remplaçante et remplacée, ce qu’il faut savoir !

 

Le remplacement d’une infirmière libérale est une situation courante. Afin d’éviter tout litige ou tout conflit, mieux vaut connaître précisément les devoirs et les obligations de chacune des parties.

 

Devenir infirmière libérale remplaçante, une réponse à des demandes nombreuses

 

Pour certaines infirmières libérales, la question ne se posera plus avant plusieurs mois, alors que pour d’autres elle est quotidienne. Comment trouver un (ou une) remplaçant(e) quand on est infirmière libérale ? Traditionnellement, le mois de septembre marque la rentrée pour la grande majorité des Françaises et des Français, et ces vacances ont amené de nombreuses infirmières libérales à recruter un remplaçant, afin de pouvoir profiter d’un repos bien mérité. Mais cette recherche de remplacement ne concerne pas uniquement la période estivale, car comme tous les autres professionnels de santé, les IDEL(s) doivent s’assurer d’une continuité des soins tout au long de l’année.

Pour l’infirmière libérale remplaçante, les démarches sont simples puisqu’elle devra être inscrite au Conseil Départemental de l’Ordre des Infirmiers et s’être rapprochée de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, en charge de la vérification des critères nécessaires (2400 heures ou 18 mois de travail effectif). L’inscription à l’ordre permettra d’obtenir alors une autorisation préfectorale de remplacement, autorisation valable sur le territoire national et d’une durée d’un an. Dès lors, l’infirmière libérale pourra alors effectuer des remplacements, mais aussi demander sa Carte de Professionnel de Santé (CPS).

Les demandes, auxquelles peuvent répondre les infirmières libérales remplaçantes, sont nombreuses, et attestent de situations diverses. Le remplacement peut être ponctuel, récurrent, urgent ou à planifier dans le temps.

L’infirmière libérale remplacée, une recherche à organiser selon les règles en vigueur

 

Vacances, congé maternité, formation continue, …. Nous l’avons signalé, l’infirmière libérale peut connaître bien des situations au cours desquelles elle aura besoin de recruter un ou une remplaçante. Un contrat de remplacement écrit sera signé entre les deux parties, mentionnant les modalités du remplacement, les conditions d’exercice, le taux de la rétrocession décidé, la durée du remplacement, …

Le code de déontologie et le code de la Santé publique organisent rigoureusement ce remplacement. Ce dernier doit correspondre à une absence réelle de l’infirmière libérale remplacée, qui ne pourra donc pas exercer sa profession pendant la durée du remplacement. En d’autres termes, la remplaçante d’une Infirmière libérale ne peut pas intervenir pour une surcharge de travail, et d’autres formes de collaborations sont alors à envisager. L’IDEL remplacée doit faire appel soit à un confrère ou à une consœur déjà installée, soit à une infirmière libérale remplaçante, qui, par nature, ne dispose donc pas d’adresse professionnelle mais d’une autorisation préfectorale d’exercer (voir ci-dessus). De la même manière, la remplaçante d’une infirmière libérale ne pourra pas remplacer plus de deux infirmiers libéraux en même temps. Enfin, si le remplacement dure plus de 3 mois, il lui sera interdit de s’installer, pendant un délai de 2 ans, sur le même secteur géographique. Les règles de confraternité et de bonne entente entre infirmières et infirmiers libéraux sont rappelées pour éviter tout conflit avant, pendant ou après un remplacement.

La rémunération de l’infirmière libérale remplaçante, un sujet de discorde

 

Il suffit de lire les avis et autres témoignages sur les forums consacrés à la profession pour comprendre qu’une bonne partie des différends existant au cours d’un contrat de remplacement porte sur la rémunération elle-même. C’est le contrat de remplacement, qui définit ces règles de rémunération. Tous les règlements, encaissés pendant cette période, sont versés sur le compte de l’infirmière libérale remplacée. Pourtant, une remplaçante dispose de sa CPS Infirmière libérale remplaçante, ce qui facilite le suivi et la gestion de cette période.

A la fin du remplacement, ou à une date convenue à l’avance par le contrat, la remplacée effectue la rétrocession d’honoraires à l’infirmière libérale remplaçante. Cette dernière peut, si c’est prévu dans le contrat, utiliser les locaux de la remplacée pour recevoir des patients. Aussi, lors de cette rétrocession d’honoraires, l’infirmière remplacée déduit un pourcentage, défini à l’avance, et devant permettre de couvrir les frais généraux (loyer, assurance des locaux, frais de personnel, …). Cette redevance est légale mais pas obligatoire. S’il n’existe pas d’obligation en la matière, force est de constater qu’en moyenne ce taux est compris entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires réalisé. Dans le contrat de remplacement, ce taux doit être précisément indiqué mais il faut également définir la base de calcul, en précisant notamment si les frais de déplacement sont intégrés ou non dans le montant à retenir. Plus le contrat de remplacement est précis, notamment en ce qui concerne la rémunération, et moins le risque de litiges est important.

 

Et vous, avez-vous déjà connu des problèmes ou des litiges au cours d’un remplacement ?