Les futures infirmières libérales et hospitalières ont effectué leur rentrée

 

Depuis quelques jours, les étudiantes et étudiants des IFSI ont effectué leur rentrée. Les candidatures ont été nombreuses, et la rentrée s’est annoncée mouvementée. Retour sur une rentrée originale.

Parcoursup, le changement pour s’engager dans les études infirmières

 

La rentrée 2019 – 2020, qui vient de s’achever, a été la première, qui a permis aux lycéens et étudiants d’intégrer les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), en s’inscrivant sur Parcoursup. Certaines infirmières libérales se félicitaient, il y a quelques mois, de cette évolution, alors que d’autres craignaient que cette innovation ne soit un danger pour la formation elle-même. Et pourtant, cette intégration des études médicales et paramédicales à Parcoursup – les futurs infirmiers ne sont pas les seuls concernés – a été l’occasion de voir un nombre étonnant d’inscriptions. Au début du processus de sélection, le ministère de l’Education soulignait même :  « Les formations sanitaires ou sociales – essentiellement les IFSI – ont été choisies par 1 candidat sur 10 ; pour 13% d’entre eux, c’est l’unique filière demandée. Elles représentent 10,4% des vœux confirmés »

On s’interrogeait alors sur le regain d’attractivité des études pour devenir infirmière en notant qu’une grande partie des candidats et candidates à un IFSI avait également formulé une demande pour intégrer une PACES (Première année commune aux études de santé). Cette arrivée des IFSI dans l’offre de choix de Parcoursup a donc été victime de son succès, puisqu’on enregistrait au printemps dernier 539.117 vœux contre 30.920 places disponibles.

Le succès des études pour devenir infirmière, une opportunité ou un retour de la vocation

 

Bien qu’on comprenne rapidement, que de nombreux candidats ont été déçus au vu des capacités d’accueil de ces IFSI, les spécialistes du secteur ne réussissent toujours pas à s’accorder sur l’engouement suscité par la profession d’infirmière, ou plutôt ils ne parviennent pas à expliquer et justifier l’importance de cet engouement. Toujours est-il, que certains instituts commencent à tirer les premiers enseignements de cette réforme, qui, rappelons-le, doit se poursuivre dans les deux années qui viennent pour parvenir jusqu’à une universitarisation totale de toutes les études médicales et paramédicales. On peut douter, que les vocations se soient multipliées dans cette proportion d’une année sut l’autre, et on avance fort logiquement l’effet d’appel d’air créé par l’ouverture de la filière à Parcoursup.

Dans le détail, les IFSI soulignent, qu’au vu des premières semaines, la répartition homme / femme de cette promotion 2019/2020 ne change pas avec environ un étudiant pour 9 étudiantes. En revanche, l’âge moyen des candidats est bien plus jeune, puisque nous sommes passés de 25 ans à une vingtaine d’année. Certains IFSI soulignent même la hausse conséquente du nombre de mineurs dans les promotions, ce qui n’est pas sans poser de problèmes au vu du respect de la législation notamment.

Du concours à la rentrée contestée, les premiers pas des étudiants infirmiers

 

Parce que la sélection a été importante, et qu’elle s’est donc faite pour la première fois sur dossier, de nombreux candidats mais aussi des infirmières libérales en activité ont souligné l’inadéquation entre ce type de sélectivité et la carrière même d’infirmière. Le traditionnel concours, à peine disparu, est déjà regretté par une partie de la profession. Mais les étudiants en soins infirmiers dénoncent aussi les conditions condamnables, dans lesquelles s’est effectuée leur rentrée. Alors que les infirmières libérales manifestaient, il y a quelques jours, pour défendre leur système de retraite, ces étudiants sont appelés à se mobiliser le 23 septembre pour dénoncer cette réalité. La fédération des étudiants en soins infirmiers (FNESI) condamne ainsi « l’absence de services étudiants (…), l’absence du droit de vote à l’université, des indemnités de stages et / ou kilométriques non versées, (…) «. Bien que la rentrée des étudiantes et étudiants en soins infirmiers marque l’attachement à la profession de toute une génération, force est de constater, que celle-ci n’est pas prête à tout accepter pour pouvoir exercer sa vocation. Est-ce une génération d’infirmières libérales et hospitalières plus contestataires et plus revendicatrices que les IFSI s’apprêtent à former ? Il faudra attendre quelques années pour pouvoir apporter une réponse détaillée.

 

Et vous, comment jugez-vous cette réforme de l’accès aux IFSI ? La sélection sur dossier vous apparait-elle adaptée à la profession infirmière ?