Contestation ou mobilisation, quelle année 2020 pour les IDEL(s) ?

 

Les premiers jours de l’année 2020 ont été chargés pour tous les professionnels de santé. Ces derniers, au premier rang desquels les infirmières libérales, sont appelés à se mobiliser pour faire évoluer le système de santé. Mais dans le même temps, ces mêmes professionnels de santé expriment un malaise généralisé et multiplient les revendications.

 

Calmer la grogne des soignants en général et des infirmières libérales en particulier

 

Alors que le gouvernement affiche sa volonté d’accélérer le déploiement de sa vaste Réforme « Ma Santé 2022 » , le Système de Santé en France a connu une année noire en 2019. Les contestations se multiplient et concernent tous les sujets et tous les professionnels de santé. Les infirmières libérales restent mobilisées pour défendre leur système de retraites, et sont accompagnées dans cette lutte par toutes les autres professions libérales de santé. En la matière, le gouvernement a déjà fait droit à plusieurs demandes, portées par la Fédération française des praticiens de santé( FFPS). Si tout n’est pas parfait, la situation semble néanmoins en bonne voie pour une sortie de crise rapide.

Dans les Etablissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD), les infirmières et l’ensemble du personnel continuent de réclamer plus de moyens. Les services d’urgence hospitalières continuent leur fronde pour dénoncer les conséquences d’une politique publique qui n’est pas, selon eux, à la hauteur. Les infirmières libérales notamment dénoncent les nouvelles règles de facturation du Bilan de Soins Infirmiers (BSI), qui s’est substitué à la Démarche en Soins Infirmiers (DSI) depuis le 1er janvier 2020 (la généralisation du BSI s’effectuera sur plusieurs années).

Les revendications du personnel soignant, qu’il soit libéral ou hospitalier, ressemblent donc bien à une liste à la Prévert, et les premiers jours de cette année 2020 ont été rudes pour le Ministère de la Santé, qui doit faire face à toutes ces colères.

 

Les vœux du Ministère de la Santé, un message d’espoir

 

C’est dans ces circonstances troubles, que Mme Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la Santé, a adressé ses veux à la presse mardi 28 janvier 2020. Et ils étaient attendus pour découvrir la position et l’attitude de la Ministre de la Santé, qui ne peut pas faire face à tous les fronts. Mme Buzyn a néanmoins rappelé que le gouvernement avait fixé un cap, et que ce dernier serait suivi : « Nous suivons un cap qui est le bon : instaurer un système de santé mieux organisé entre la médecine de ville et la médecine hospitalière dans les territoires et libérer du temps médical utile pour faciliter un accès aux soins de qualité pour tous les Français« .

Cet optimisme affiché n’a pas empêché la Ministre de constater, comme nous l’avons fait, la multiplication des revendications des soignants. Elle en a profité pour rappeler l’importance des personnels hospitaliers, mais aussi des soignants dits de ville. Garantir une meilleure collaboration entre les deux pôles de ce système de santé en France reste une des priorités de l’actuelle Ministre de la Santé.

 

2020, des évolutions déjà connues pour faire évoluer le système de santé

 

La Ministre a donc rappelé, que l’année 2020 serait conforme aux annonces déjà faites, et les infirmières et infirmiers libéraux savent donc à quoi s’attendre pour les mois à venir. Outre les hôpitaux de proximité, 2020 sera l’année des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), puisque Mme Buzyn a déj souligné que 500 projets devraient se concrétiser en la matière cette année. Mais la ministre de santé a insisté sur les efforts entrepris à destination de la coopération des professionnels de santé (infirmières libérales, masseurs kinésithérapeutes, …). Le déploiement des protocoles n’a qu’un seul objectif, rappelé par Mme Buzyn :  « accroître la place des professionnels« .

Déploiement de la télémédecine (avec de nouveaux droits et de nouvelles missions pour les infirmières libérales), concrétisation du plan anti renoncement aux soins (reste à charge zéro, …), …, Mme Buzyn a rappelé tous les projets en cours de déploiement et qui nécessitent la mobilisation de tous les professionnels de santé. Entre contestation / revendication et implication / mobilisation, les professionnels de santé vont devoir rapidement choisir, même si certains dénoncent dans ce choix une ambiguïté, cultivée sciemment par les autorités publiques.

Pour vous, l’année 2020 sera-t-elle une année de contestation ou une année de transformation ? Ou l’un n’empêche pas l’autre ?