Mr Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, est désormais bien connu du grand public, puisqu’il annonce chaque jour les dernières évolutions liées à la propagation de l’épidémie de coronavirus. Il est aussi bien connu des professionnels de santé et notamment des infirmières et infirmiers libéraux, puisqu’il multiplie les appels depuis plusieurs jours à leur destination. Ces professionnels sont en effet appelés à s’inscrire sur le site DGS-urgent. Il a ainsi expliqué que « les professionnels de santé peuvent recevoir directement toutes les fiches et tous les messages d’actualité en s’inscrivant à la liste de diffusion (…) ».

Les infirmières libérales sont elles aussi invitées à s’inscrire sur le site et à recevoir en temps réel les dernières informations et autres alertes directement sur leur Smartphone. Mais la mobilisation des professionnels de santé ne se limite pas à cette seule diffusion rapide et instantanée de l’information. Le directeur général de la santé a ainsi appelé tous les personnels concernés à rejoindre la réserve sanitaire.

La réserve sanitaire mobilisée pour faire face à l’épidémie actuelle

Les autorités publiques reconnaissent que l’état de santé et la disponibilité des soignants font partie des sujets de préoccupation. Aussi pour leur prêter main-forte, la réserve sanitaire est fortement mobilisée depuis plusieurs semaines. Avec plus de 3600 réservistes déjà mobilisés, cette réserve sanitaire est pluridisciplinaire puisqu’elle regroupe des infirmières libérales, des médecins, des soignants en activité, des retraités et même des étudiants. Créée en 2007 avec l’objectif affiché de « répondre aux situations de catastrophe, d’urgence ou de menaces sanitaires graves sur le territoire national », cette réserve sanitaire dispose à ce jour de 21.000 réservistes, ayant signé un contrat d’engagement de 3 ans. Autant dire, qu’elle pourra être mise à contribution de manière plus conséquente si l’évolution de la situation l’exigeait.

Face à cette mobilisation nationale, des initiatives peuvent aussi être prises au niveau local, pour pallier des problématiques spécifiques. Ainsi dans le département de l’Oise, un des principaux foyers de l’épidémie dans l’Hexagone, les infirmières et infirmiers libéraux se sont déjà interrogés sur la délicate question de la continuité des soins, en cas de contamination d’une IDEL par exemple. En région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), l’URPS Infirmière organise, en collaboration avec l’ARS, la Force d’Action Rapide Sanitaire (FARS).

Les infirmières libérales en première ligne face aux patients

Mais la mobilisation fait aussi partie du quotidien des infirmières et infirmiers libéraux. Depuis le début de l’épidémie, les patients étaient gérés par le système hospitalier, et les IDEL(s) avaient la lourde responsabilité de sensibiliser, d’informer et de rassurer leurs patients. Avec l’évolution de l’épidémie et le passage au stade 3, les infirmières libérales sont de plus en plus sollicitées pour la prise en charge de patients atteints directement à leur domicile.

Et les infirmières et infirmiers libéraux s’inquiètent de cette situation, qui n’aurait pas été bien anticipée et donc bien préparée. Ainsi, l’Organisation nationale des Syndicats d’Infirmiers libéraux (ONSIL) s’est alarmée de cette situation en demandant aux pouvoirs publics de veiller à l’approvisionnement des IDEL(s) en matériel de protection (marque respiratoire, lunette de protection, …). Même si la mesure avait été annoncée il y a plusieurs jours, de nombreux IDEL(s) soulignent leur difficulté à s’approvisionner de ce type de matériel.

Et une partie des infirmières libérales demande aussi la suspension temporaire (pendant toute la durée de cette situation épidémique) de la décote au-delà de 3 actes par passage et une majoration (à définir) qui doit venir s’ajouter à la cotation habituelle. Car le confinement des patients à leur domicile est appelé à prendre de l’importance dans les jours à venir, et les infirmières et infirmiers libéraux devront faire face à cette hausse de la demande de soins, sans pour autant négliger la patientèle déjà existante.

Les infirmières et infirmiers libéraux font déjà face à cette hausse importante de leur activité, et ils n’ont pas le temps de s’engager plus en avant dans ces négociations, même si comme tous les autres professionnels de santé, les IDEL(s) entendent bien revenir à la charge une fois la situation sanitaire revenue à la normale.

Et vous, comment pensez-vous que la situation va évoluer dans les prochains jours et les prochaines semaines ?