Une récente étude de l’ONI fait état d’une réalité bien triste pour la profession infirmière. Après la colère et l’épuisement, les infirmières et infirmiers font entendre leur envie de …. changer de métier.

 

Une consultation de l’ONI confirme le profond malaise des infirmières et infirmiers

Mobilisés depuis plus d’un an, dans la gestion de la crise sanitaire, les infirmières libérales et hospitalières sont épuisées. Chaque semaine, de nombreux témoignages viennent confirmer cette réalité incontestable. Dans cette situation, l’Ordre National des Infirmiers (ONI) a pris le pouls de la profession en lançant une vaste consultation entre le 30 avril et le 5 mai. Et les résultats sont sans appel. 90 % des répondants jugent que la profession infirmière n’est   « pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé ».

Conséquence logique, 92 % des sondés jugent nécessaires de revoir la définition de leur rôle et de leurs missions. Ce profond malaise de ces professionnels de santé se traduit par une désillusion chez de nombreuses infirmières et infirmiers hospitaliers. Leur profession ne répond plus à leurs aspirations, et les professionnels d’interrogent.

Les infirmières hospitalières tentées pour réorienter leur carrière professionnelle

 

Ainsi, ce sont 4 infirmiers sur 10, qui avouent que cette situation « leur a donné envie de changer de métier ». Si les infirmières ne manquent pas d’idées pour faire évoluer leur profession dans les années à venir, elles ne craignent plus d’admettre qu’être infirmière hospitalière en 2021 ne contente plus leur vocation, et ce constat alerte les acteurs de la Santé publique en France. L’épuisement et le manque de reconnaissance expliquent en grande partie ces ambitions de réorientation professionnelle, même si d’autres explications peuvent aussi être avancées. Ainsi, la majorité des infirmières et infirmiers interrogés (51 %) jugent que « la profession d’infirmier ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière« .

L’ONI, lui-même, a pris conscience de la menace de ce constat, alors même que les pouvoirs publics ont souligné leur ambition d’attirer plus d’infirmières et d’infirmiers, dans les années à venir, à l’hôpital. Comment cela sera-t-il possible, si les professionnels déjà en poste souhaitent quitter leur emploi. Dans un communiqué de presse, l’Ordre National des Infirmiers a ainsi annoncé « le lancement d’une démarche de réflexion collective et de prospective sur l’avenir de la profession à 10 ans ». Mais changer de métier pour une infirmière ou un infirmier hospitalier pose la question de la réorientation professionnelle ? Que faire après avoir passé une, deux, ou même 10 années à l’hôpital ?

 

Changer de métier en quittant l’hôpital pour devenir infirmière libérale ?

 

Car cette envie de changer de métier n’est pas soudaine. Un précédent sondage d’octobre 2020 soulignait déjà cette ambition avec 37 % de professionnels concernés. Et si une partie de ces professionnels pourraient quitter le domaine de la santé pour changer totalement d’univers professionnel, d’autres veulent certes changer de métier mais sans renoncer à leur vocation (90 % des infirmiers et infirmières sondés affichent la « fierté » d’exercer leur art). Naturellement, quitter la fonction hospitalière, tout en désirant rester professionnel de santé peut faire naitre l’idée et l’ambition de devenir infirmière libérale. Bien évidemment, cela ne concerne que les professionnels, désireux de ne pas jeter définitivement l’éponge.

S’installer en tant qu’infirmière libérale peut donc apparaître naturelle chez certaines et certains, même si tous sont conscients que les IDEL(s) aussi sont concernés par le manque de reconnaissance et l’absence de réponse à leurs revendications de revalorisation. Mais réorienter sa carrière en optant pour la forme libérale de l’exercice infirmier répond néanmoins à la volonté de sécuriser un avenir professionnel, jugé trop incertain à l’hôpital. Devenir infirmière libérale peut enfin être considérée comme la solution pour participer plus activement à l’évolution nécessaire de la profession. En effet, la quasi-totalité des professionnels interrogés (98 %) estiment indispensable «le renforcement de la coordination ville/hôpital« . Et les infirmières et infirmiers libéraux auront alors leur rôle à jouer, alors même que les IDE hospitaliers auront du mal à faire entendre leur voix.

 

Et vous estimez-vous qu’un grand nombre d’infirmières hospitalières choisisse l’exercice libéral dans les années à venir ? Le conseilleriez-vous à une infirmière hospitalière souhaitant changer de métier ?